La communication de l’ancien président est bien huilée. En ce jour d’élection, au bureau de vote d’Ambatobe dans le 5e arrondissement de Tananarive, des dizaines de personnes viennent applaudir Andry Rajoelina, venu voter avec sa femme et ses enfants. Les journalistes sont venus en nombre. Plusieurs observateurs internationaux sont présents pour surveiller les opérations électorales.
« Je joue toujours dans la transparence. Vous allez voir et constater que les élections à Madagascar se passent dans les règles de l’art » déclare le candidat, en réponse aux nombreux procès en fraude électorale dont il fait l’objet depuis plusieurs semaines.
Quelques heures plus tard, c’est au tour de son principal rival Siteny Randrianasoloniaiko d’aller voter. Inscrit dans le bureau d’Ivandry, le député candidat de Tuléar se montre décontracté : « Attendons de voir, je suis confiant pour le premier et le second tours ».
Le président sortant en tête, l’opposition crie au simulacre d’élection
Le lendemain, une première tendance se dessinait rapidement. À midi après comptabilisation des résultats de 8,73% des bureaux de vote, Andry Rajoelina se retrouve déjà largement en tête avec plus de 71,26% des voix. En deuxième position, deux candidats se retrouvent au coude à coude avec environ 10% chacun : l’ex-président Marc Ravalomanana et Siteny Randrianasoloniaiko.
Ce dernier a annoncé qu’il allait déposer un recours pour irrégularités. De son côté, le collectif des dix candidats d’opposition dénonce « une élection truquée » et salue « un taux d’abstention record ». La participation varie entre 20%, selon certains observateurs indépendants et 39% selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI), cette dernière est désavouée par l’opposition.
Aucun incident majeur n’a été rapporté au cours la journée de vote. Les résultats définitifs ne seront pas connus avant le 24 novembre prochain. Dans un pays où de larges régions sont enclavées, les résultats des quelques 27.375 bureaux de vote prendront du temps à remonter vers la capitale.
De notre envoyé spécial Ivan Rakotovao