Lutte contre les espèces exotiques envahissantes : un des 9 projets financés par l’OFB concerne Mayotte

L’Office Français de la Biodiversité va financer 9 projets de recherche et de lutte contre les espèces exotiques envahissantes pour près de 1,8 million d’euros. L’un d’entre eux porte sur l’inventaire aquatique à La Réunion et Mayotte.

Pour être financé, il fallait répondre à un appel à manifestation d’intérêt lancé le 27 mars 2023. Il vise à mobiliser et soutenir des chercheurs et des gestionnaires dans l’amélioration des connaissances, des compétences et des outils pour la gestion des espèces exotiques envahissantes sur le territoire national.

54 projets avaient été initialement déposés, et après deux phases de sélection, 9 ont été retenus. « Portés aussi bien par des laboratoires, des associations ou des entreprises privées, ils couvrent des territoires, des milieux et des espèces variés », indique l’OFB dans un communiqué.

Les projets ciblant les territoires insulaires, en particulier les Outre-mer, étaient une priorité de l’OFB, ils représentaient la moitié des candidatures initiales. Au final, 6 projets sur 9 portent sur des territoires allant de la Guadeloupe à la Nouvelle-Calédonie en passant par les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).

Répartition géographique de l’enveloppe de l’OFB

Le projet ADNexo porté par SPYGEN, laboratoire spécialisé dans l’inventaire de la biodiversité aquatique et terrestre grâce à l’ADN environnemental, est mixte puisqu’il concerne La Réunion et Mayotte. Son objectif est d’utiliser l’ADN environnemental (ADNe) pour la détection précoce et le suivi d’espèce exotiques envahissantes aquatiques sur ces deux territoires. L’approche de l’ADNe est basée sur la récolte de d’échantillons du milieu (eau, sol, fèces…) pour identifier les différents êtres vivants qui résident ou ont traversé ce milieu naturel, y compris des espèces rares, puis de les comparer à des bases de références pour signaler ou non, un envahissement d’une espèce.

« Les espèces exotiques envahissantes sont l’une des cinq grandes pressions responsables de l’érosion de la biodiversité, avec le changement d’usage des terres et des mers, la surexploitation des ressources, le changement climatique et les pollutions. Elles constituent une menace majeure pour la nature, les économies, la sécurité alimentaire et la santé humaine », souligne Sarah El Haïry, secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, qui annonce présenter prochainement la Stratégie nationale Biodiversité.

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