C’est une figure politique de Mayotte qui s’en est allée ce week-end. Cet ancien professeur des écoles avait été président des jeunes UMP, avant de prendre la présidence de sa mue, les LR.
Élu en 2014 maire de Tsingoni, puis réélu en 2020, il avait dû laisser les manettes cette année après avoir été déclaré inéligible et condamné pour atteinte à la liberté d’accès ou à l’égalité des candidats dans les marchés publics et prise illégale d’intérêts. Il avait déposé un appel. De nouvelles élections avaient porté Issilamou Ahamada à sa succession, qui n’a eu de cesse de donner crédit à son action lors des évènements officiels.
La dernière sortie officielle de Mohamed Bacar avait été lors de l’inauguration du Centre Ylang Ylang de Combani dont il avait contribué à l’émergence selon son successeur.
Il avait joué un rôle aux dernières sénatoriales en appuyant le candidat Abdoul Doukaini au détriment de Zaidou Tavanday, et s’en expliquait récemment sur les ondes de nos confrères de Mayotte la 1ère.
Son enterrement est prévu ce lundi à 12h30 à Mroalé.
Fermeture de la mairie de Mamoudzou pour lui rendre hommage
Le RN est le premier parti à avoir réagi ce lundi qui présente ses condoléances « à sa famille, ses amis et à Mayotte entière », et salue « un grand homme, un rassembleur politique de tout bord, un humaniste mais aussi un homme de paix. Les Mahorais retiendront que c’est un homme qui s’est battu pour la sécurité de sa commune mais aussi de Mayotte entière. »
Le MODEM évoque un homme « très impliqué dans la vie locale (…) sa disparition porte un coup dur à la démocratie sur le territoire », et là encore, « un grand battant contre l’insécurité et le développement de sa commune ».
Le préfet de Mayotte Thierry Suquet rend hommage à l’ancien maire de Tsingoni, « à ses qualités de maire et à son engagement au service de sa commune et de son île, qu’il a pu apprécier depuis plusieurs années. »
Le président de l’Associations des maires de Mayottte (AMM), Madi Madi Souf salut l’ancien élu, qui fut également vice président de l’Associations des maires, et déclare que « avec la disparition soudaine de Monsieur Mohamed, Bacar, la commune de Tsingoni en particulier, et Mayotte, en général, perd un de ses valeureux enfants et un défenseur infatigable de ses intérêts. »
Ambdilwahedou Soumaïla, maire LR de Mamoudzou, évoque « le souvenir d’un maire engagé pour le développement de Mayotte et de sa commune », et indique que les services de la ville de Mamoudzou fermeront exceptionnellement à 10h afin de permettre aux agents de lui rendre un dernier hommage à Mroalé à 12h30.
Un autre LR de poids, le député Mansour Kamardine, parle de « mon ami Mohamed Bacar », « de la race des combattants » : « Pendant des décennies, sans jamais mettre un genou à terre, il fut un soldat permanent de l’ancrage de Mayotte à la République, à travers ses engagements électoraux, mais également sa participation éminente au développement de sa famille politique qu’il présidait localement. Il avait une ardente consciente du rôle du gaullisme dans le maintien de Mayotte dans la France. » En évoquant la crise sociale de 2018 pour laquelle le député juge qu’il fut « un des piliers de la défense des intérêts supérieurs des mahorais (…) Son rôle fut éminent pour convaincre le gouvernement de l’époque de ne pas abandonner Mayotte au sous-développement.
Quant au président du Département, LR comme le défunt, Ben Issa Ousseni évoque « un vent de deuil » soufflant sur le canton de Tsingoni et sur Mayotte, et parle de son « immense tristesse ». Il rappelle l’hommage public appuyé qu’il lui avait rendu, le 4 octobre dernier, à l’occasion de l’inauguration du centre commercial Ylang Ylang de Combani. « Un hommage poignant et sincère pour saluer le travail d’un homme déterminé et courageux qui avait essuyé maintes tempêtes, sans ployer, et qui avait contribué à rendre possible la mise en route de la zone d’activité économique, dans le canton de Tsingoni ». Le président du Département veut se souvenir de « son empathie, sa grande disponibilité et son sens de l’écoute », en rajoutant »Mayotte a perdu un de ses fils », avant de demander une minute d’applaudissements lors de la séance plénière du jour.
Le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben et l’ensemble des élus de son conseil municipal, « s’associent à la tristesse et à la douleur de sa famille, de ses proches et leur adressent leurs très sincères condoléances ».
A.P-L.