Dans la nuit de samedi à dimanche une expédition punitive de voyous en provenance de Kawéni s’est dirigée vers le quartier Mavadzani sur les hauteurs de Majikavo Dubaï. Ils ont pénétré dans une maison en agressant les adultes. Il s’agissait d’une famille avec deux enfants. Les parents ont tous deux été blessés à l’arme blanche, et alors qu’ils étaient amenés tous les deux au CHM, le papa âgé de 35 ans décédait vers 5h30 du matin. Son épouse est toujours hospitalisée, mais ses jours ne sont pas en danger, nous informe le procureur que nous avons contacté. Les enfants n’ont pas été touchés lors de l’agression, ils ont été confiés à des proches.
« L’enquête est confiée à la section de recherche qui est actuellement sur place, nous rapportait Yann Le Bris ce dimanche matin, les premiers éléments nous permettent d’indiquer que l’homme est inconnu des services de police et de justice, mais cela reste à confirmer ».
Un nouvel épisode de violence qui touche Majikavo Dubaï régulièrement sinistrée par de barrages et des agressions des automobilistes sur la route principale. « Des tensions fortes ont actuellement lieu avec des bandes Kawéni, mais à ce stade il est prématuré de parler d’un nouvel épisode de guerre des gangs. »
Il y a dix jours, la halle de pêche de Majikavo Dubaï partait en fumée, et 4 mineurs étaient placés en garde à vue, « ils ont été mis en examen après être passés devant le juge d’instruction. » Une étape supplémentaire qui indique que des indices graves et concordants ont été retenus contre eux, mais d’autres interpellations pourraient avoir lieu, « une information judiciaire est ouverte ».
Le préfet de Mayotte dit sa « consternation » en apprenant ce dimanche matin le décès du père de famille et présente ses condoléances à la famille et aux proches de la victime. « La lutte contre les bandes violentes et les violences aux personnes sont une priorité de l’État ».
Des tensions qui incitent le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à demander le maintien à Mayotte du 5ème escadron de gendarmerie mobile, soit environ 80 gendarmes. Il était arrivé en août 2023 pour la rentrée scolaire et aurait dû quitter l’île aux prochaines vacances scolaires, « il restera à Mayotte aussi longtemps que nécessaire ».
Avant tout, le préfet « appelle les Mahoraises et Mahorais au calme, à garder leur sang-froid et à faire confiance à la police et à la gendarmerie pour maintenir l’ordre dans les heures et les jours à venir ainsi qu’à la justice française pour punir les coupables. »
A.P-L.