Demolition d’une vingtaine de cases insalubres pour aménager un complexe sportif à Mamoudzou

C’est sans nuée de journalistes, sans pression judiciaire propre à Talus2, et sans même  que le nom de Wuambushu ait été évoqué, qu’une opération de démolition d’habitat insalubre a été menée par la préfecture ce mardi matin face au lycée Bamana.

Étaient visées par les pelleteuses 18 cases en tôle sur un terrain communal, dont 14 familles qui ont été enquêtées, nous indique Psylvia Dewas, chargée de démolition de l’habitat insalubre pour la préfecture de Mayotte, toutes en situation régulière : « Cinq familles ont accepté d’être relogées, ce sont donc 20 personnes qui sont hébergé sur le site Coilia à Tsoundzou ». Des logements mis à disposition pour 6 mois renouvelables, avec accompagnement individuel des familles à l’insertion professionnelle et sociales.

Certains habitants ont grignoté de l’emprise au sol

Ce mardi matin, à l’heure des tractopelles, une famille refusait de partir. Après échange avec les assistantes sociales, elle a fini par quitter le site. De même, des habitants ont gagné sur leur périmètre, « certains ont étendu géographiquement leur case, nous allons être obligés de démolir une terrasse ».

Depuis le début des démolitions dans le cadre de la loi ÉLAN, ce sont 610 opérations de démolition qui ont eu lieu, « soit 1.550 cases démolies », indique toujours la représentante de la préfecture.

C’est une petite opération qui est menée mais qui va permettre à la mairie de Mamoudzou d’aménager les alentours de l’actuel stade, comme l’explique Hamidani Magoma, adjoint au maire de Mamoudzou en charge des projets structurants : « Nous allons construire un complexe sportif, avec stade, tribune et un city stade pour que les jeunes s’occupent. »

Une dame s’avance à la rencontre des policiers municipaux, « moi je possède deux cases que je n’habite pas et qui ne sont pas louées, je suis d’accord pour qu’elles soient démolies ». Les pelleteuses continuent à grignoter, jusque devant deux maisons en dur. « Ne rentre dans le cadre de la loi élan que l’habitat illégal et insalubre, confirmé par l’ARS », précise Psylvia Dewas.

Psylvia Dewas et Magoma supervisaient cette opération de démolition

Mais Magoma a des réponses pour implanter son complexe : « Nous avons conclu un accord avec le propriétaire de cette maison en dur, on lui fournit une autre habitation équivalente ailleurs, quant à l’autre, c’est une madrassa, nous échangeons avec le foundi. »

D’autres opérations de démolition vont se dérouler dans la commune de Mamoudzou, « Une deuxième opération va se tenir à Doujani après la 1ere en janvier, et une autre est prévue à Passamainty. Nous y travaillons avec le maire », projette Psylvia Dewas.

Derrière les pelleteuses, le stade prêt à être aménagé

A.P-L.

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