Revenant sur la fermeture du robinet deux jours sur trois dès la semaine prochaine, il s’exclame, « Quel département français de l’Hexagone accepterait un tel rationnement sans que le Gouvernement ne s’engage sur des solutions durables à court et moyen terme ? ».
Apportant leur « solidarité » envers les mahorais, les socialistes appellent le gouvernement « à s’engager rapidement sur les investissements massifs nécessaires au stockage des eaux pluviales et à l’indispensable production d’eau potable à Mayotte, une île qui n’a pas de cours d’eau, ni de source naturelle. »
Et le chef du PS fait allusion à un outil qui revient régulièrement sur le tapis depuis les propositions suite aux manifestations de 2018, mais dont on ne voit toujours pas l’engagement : il appelle à lancer une Opération d’intérêt national (OIN) à Mayotte et dans les territoires ultramarins en difficulté « en associant étroitement les collectivités locales à sa gouvernance ».
L’opération d’intérêt national est une opération d’aménagement qui répond à des enjeux d’une importance telle qu’elle nécessite une mobilisation de la collectivité nationale et l’engagement de l’Etat à y consacrer des moyens particuliers. La liste de ces opérations est indexée au code de l’urbanisme. Elle inclut par exemple des opérations d’aménagement de quartiers, de secteurs, etc. La qualification d’OIN est décidée par décret en Conseil d’Etat après consultation de la collectivité dont le territoire est concernée.
L’OIN était donc mentionnée comme engagement des 101 mesures en réponse au mouvement social de 2018, Jean-François Carenco l’a déterrée lors de sa dernière visite comme ministre délégué aux Outre-mer ce mois de juin 2023, mais pour évoquer les procédures de résorption d’habitat illégal.
Le PS n’est pas le seul à s’indigner, dans un communiqué intitulé « Crise de l’eau à Mayotte : indigne de notre pays ! », la FSU réaffirme l’eau comme un « bien commun et public » dont le partage et l’accès pour toutes et tous « doit être garanti », et y voit « un des révélateurs de la réalité du modèle social ». Évoquant les établissements scolaires qui pourraient être coupés d’eau, ils appellent à leur fermeture. Rappelons que le recteur est également allé dans ce sens et que la sécurisation du circuit de l’eau ainsi que la pose de cuve pour les sanitaires sont en cours. Mais avec une capacité vraisemblablement insuffisante pour répondre à l’aggravation des coupures dès le 4 septembre.
A.P-L.