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samedi 27 avril 2024
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Entretien avec le Mouvement Démocrate de Mayotte

De manière plus ou moins médiatisée, le parti politique centriste de François Bayrou, créé dans une dynamique post électorale en 2007, fait parler de lui à travers l’actualité locale mais également nationale. Notre rédaction s’est longuement entretenue avec Daniel-Martial Henry et Kassandrah Chanfi, respectivement président et déléguée du mouvement départemental MoDem976.

JDM : Plus d’un an après les élections présidentielles et à mi parcours de cette année 2023, disons-le clairement, un peu spéciale, quel regard portez-vous sur la politique gouvernementale menée à Mayotte ?

Daniel-Martial Henry : Je pense très sincèrement que 2023 se devait d’être l’année de l’action. Une action qui s’inscrit dans la continuité du 2ème mandat d’Emmanuel Macron au regard d’un mécontentement et d’un sentiment d’exaspération exprimés par les citoyens mahorais à travers les urnes et le score important de Marine Le Pen. Vouloir lutter contre de l’insécurité identifiée et liée, chiffres à l’appui du milieu carcéral, à une population majoritairement étrangère, ça n’est pas de la xénophobie, c’est juste normal.

Kassandrah Chanfi : Je rejoins tout à fait la vision de mon président. Ce résultat électoral à Mayotte fut un signal très fort envoyé au Gouvernement français afin de faire entendre les légitimes attentes bien spécifiques, voire même la colère de la population.

(Archives/DR/Ministère Intérieur/LeParisien)

JDM : Alors admettons, la parole des mahorais est enfin entendue sur divers points et notamment sur ce volet de l’insécurité mais pourquoi avoir attendu ce second mandat pour agir ? Pourquoi des actions si tardives envers notre département ?

Daniel-Martial Henry : Concernant la source principale de l’insécurité, le président de la République a clairement voulu négocier avec les Comores dans une approche diplomatique; il l’avait d’ailleurs souligné lors de son discours à Labattoir en 2017 annonçant cette volonté d’accompagnement et cette aide financière de 150 millions d’euros, signée par le biais du fameux accord cadre. Hors, les Comores n’ont clairement pas joué le jeu et tous ces dispositifs n’ont pas aboutis, notamment dans cette lutte contre l’immigration. Bien au contraire même. L’État français, bien trop clément, a donc été dans une configuration de retour de bâton avec un échec marqué.

La dernière rencontre diplomatique entre les chefs d’état français et comorien a eu lieu discrètement, à l’abri des caméras en mai dernier (Archives/DR)

Kassandrah Chanfi : Il est tout même important de souligner en parallèle, qu’il n’y a jamais eu autant d’actions, de dispositifs et de politiques publiques qui ont été mis en oeuvre pour Mayotte. J’en prends pour exemple le Pôle Emploi ou encore l’ARS et le Rectorat de plein exercice; seulement, nous n’avons pas été en mesure, et j’intègre l’ensemble des responsables locaux, d’expliquer suffisamment aux mahorais quels ont été les bénéfices qu’ils ont pu tirer de tout cela. Ce manque de clarté, nous nous devons de l’expliquer au regard de tout ce qui se met en place et de l’argent injecté en faveur justement des concitoyens de Mayotte.

JDM : Cette opération Wuambushu plus ou moins contestée fut donc une opportunité de mettre clairement en lumière ce qui compose le quotidien des mahorais depuis bien longtemps. Une mise en lumière également d’acteurs politiques locaux invités à s’exprimer nationalement offrant une ouverture des opinions et visions d’autres concitoyens de la Métropole mais également d’autres territoires ultramarins. Vous partagez cette opinion ?

Pour Daniel-Martial Henry, les valeurs du MoDem se veulent dans l’ouverture, les échanges et la transparence envers la population

Daniel-Martial Henry : Je pense que les rares manifestations anti-Wuambushu n’étaient au final conduites que par une minorité d’activistes. Les événements actuels subis en région parisienne, par exemple, sont finalement les conséquences d’une immigration non controlée, avec tout ce que cela implique en termes d’intégration et ce que nous dénonçons à Mayotte depuis longtemps. Certaines personnes ouvrent peut-être enfin les yeux et comprennent pleinement. 

Kassandrah Chanfi : Je le redis, avoir voté pour Marine Le Pen n’était en rien inscrit dans une dynamique raciste et cette opération que beaucoup ont jugé telle une opération de Communation et bien ça n’est pas le cas. Oui, les interlocuteurs locaux sollicités ont permis de montrer le vrai visage et la réalité de Mayotte, sans amalgame ni raccourci et du côté du MoDem, nous avons justement organisé des réunions sur le territoire afin d’expliquer en quoi consistait cette opération qui avait pour unique objectif que celui de ramener l’Ordre Républicain. Et ces informations sont aussi remontées nationalement et politiquement. Expliquer que ce qui est vécu en Métropole, en matière de caillassages, d’émeutes et même d’agressions d’élus, nous le vivons fois 1000 ici, sur notre département. La médiatisation a donc eu un effet bénéfique en plus des doléances remontées en divers autres points, notamment face à nos crises et c’est aussi pour cela que nous avons eu les récentes visites de députés nationaux et même européen (ndlr – Max Orville).

En début de ce mois de juillet, le député européen Max Orville (chemise claire et jeans) a rencontré différents acteurs et élus de notre territoire. Ici Hélène Pollozec et Ben Issa Ousseni et Kassandrah Chanfi

JDM : Surfant sur votre actualité MoDem, je rebondis sur vos propos et notamment ceux de votre homologue Perrine Goulet — venue il y a peu sur notre île, dans le cadre d’une mission d’observation rattachée à la Délégation aux Droits des enfants — qui indiquait que la problématique majeure de Mayotte, initiant cette insécurité, c’était la non scolarisation de l’ensemble des enfants. Êtes-vous d’accord avec cette analyse ?

Daniel-Martial Henry : Alors, on peut être du même bord politique mais ne pas partager totalement la même vision. Sur ce point précis, il en est justement cas. Je ne pense pas qu’un enfant français doit être traité de la même manière qu’un enfant étranger. Oui, il est question d’innocents, on parle de mineurs ayant des droits, notamment sur notre territoire mais le Droit de l’enfant, c’est avant tout d’être avec sa mère. On ne peut pas prendre pour excuse la situation de l’enfant pour régulariser celle des parents et c’est ce qui se passe ici.

Rencontre et échanges entre Perrine Goulet et Michèle Peyron avec différents acteurs du monde associatif de notre département mahorais la semaine passée

Si vous allez actuellement à Jacaranda, les files d’attente de mères avec leur(s) enfant(s), c’est juste pour obtenir un certificat et prouver à la Préfecture qu’elles s’occupent bien de leur progéniture et avoir un accès priorisé pour une demande de titre de séjour. Mayotte ne peut de surcroît enseigner à tous les enfants de la région. Il faut accompagner ces enfants en amont dans leur pays d’origine avec une politique éducationnelle soutenue, notamment aux Comores. Mayotte ne peut être la Mère nourricière et protectrice de tous les enfants de la zone Mozambique/océan Indien, c’est une utopie. 

JDM : En ce sens, sachant que le développement de Mayotte ira forcement de pair avec celui des Comores, et vice versa, ne serait-il pas cohérent de mettre en place un accompagnement plus poussé, une sorte de saine tutelle politique, avec les Comores ? 

Daniel-Martial Henry : L’Union des Comores est reconnue aujourd’hui comme l’un des pays les plus pauvres du Monde mais elle a tout de même sa souveraineté politique qui est légitime et qui doit être respectée. Cette relation entre la France/Mayotte et les Comores doit se faire mais dans une dynamique bi-latérale. Cependant, les Comores doivent identifier clairement qui sont leurs partenaires économiques internationaux; il a était question d’inviter la présidence iranienne, tantôt ce sont les arabes, tantôt les français, en ce moment, ça serait les russes. C’est trop complexe et ça n’est pas à nous d’assumer l’ingérence de la politique internationale des Comores. Soyons également honnêtes, d’apparence les Comores se disent francophiles mais il est plutôt question de francophobie, liée aussi à une Histoire non digérée comme il en est également cas avec Madagascar. Oui, on peut parler de rancoeur envers l’ancien colonisateur. L’Histoire n’a pas été tendre mais il serait temps d’avancer et d’arrêter de se faire cracher dessus lorsque la main est tendue.

Les représentants du MoDem976 ont pour objectif de structurer leur parti afin de continuer à agir de manière efficiente pour le quotidien des mahorais

JDM : Sur quel(s) axe(s) pourrai(en)t être notre relation avec les Comores justement ?

Daniel-Martial Henry : Déjà, en matière d’immigration, il est impératif que la nation française s’inscrive désormais dans une dynamique ferme avec nos voisins; on ne peut plus se permettre de mener une éternelle politique de complaisance. Concernant le volet économique, il nous faut une coopération forte, transparente et simplifiée. Le problème à l’heure actuelle c’est que les fonds transitent systématiquement par l’État comorien mais il faut négocier un système qui puisse lier directement 2 entreprises entre elles, sans forcément que les fonds aient cet intermédiaire gouvernemental. C’est un message fort. Oui nous voulons lutter contre cette immigration massive qui déséquilibre la répartition des populations dans la région mais cela ne veut pas dire que nous n’aimons pas nos voisins, bien au contraire; preuve en est, nous voulons dans le même temps renforcer nos liens économiques.

JDM : Justement, concernant ces aspirations de coopérations économiques régionales, nous avons eu récemment la visite d’une délégation Tanzanienne et d’autres potentialités territoriales peuvent s’ouvrir à nous. Si ça ne pouvait se faire avec les Comores, il peut tout aussi bien en être question ailleurs non ?

Daniel-Martial Henry : Je pense que les visions commerciales par exemple malgaches ou encore tanzaniennes comme vous l’indiquez, diffèrent des nôtres et je vois ces territoires, dans l’immédiat, plus comme quelque chose de dangereux pour Mayotte que porteur. Oui, du point de vue diplomatique, nous avons de grandes difficultés avec nos voisins comoriens mais nous avons la même langue, la même religion et au final, les mêmes racines. Si nous ne réussissons pas cette complexe coopération avec les Comores, nous échouerons avec tout autre pays de la région, c’est une réalité. 

JDM : Cette année 2023, c’est aussi l’émergence d’une crise qui se voulait latente depuis de nombreuses années liée à la gestion de l’eau potable et aux diverses alertes. Alors oui, d’un côté, certaines choses évoluent mais d’un autre, pas vraiment et je pèse diplomatiquement mes propos. Un mot là dessus ?

Kassandrah Chanfi : Si nous regardons le paysage de Mayotte, oui, de nombreuses choses se sont mises en place et effectivement, notre territoire bouge mais pas assez rapidement malheureusement. Il est important que cette volonté politique de changement soit pleinement portée par nos élus locaux et jusqu’à présent il n’a pas été cas, c’est une réalité. La problématique de l’Eau, c’est une histoire qui remonte déjà à 1997 et cette fameuse 3ème retenue collinaire, à la fin des années 2000. Forcément, le bien-être des mahorais a été impacté.

Pour Kassandrah Chanfi, les divers et proches défis soulignés par les mesures du CIOM ne pourront se résoudre qu’au moyen d’un travail sérieux de concertation commune de tous les acteurs locaux

Daniel-Martial Henry : Je rejoins les propos de la déléguée sur cette négligence et complaisance des élus et ajoute que nous avons clairement raté la décentralisation. Avant 2004, le préfet travaillait en symbiose avec le Conseil départemental; il y avait une très bonne gouvernance des projets et un taux de réalisation très important. Pour moi, après 2004, les choses se sont mises à tourner au ralenti alors que les budgets des collectivités se voulaient plus importants. Et pour cette histoire de retenue collinaire, on a trop tergiversé. 

JDM : La dernière visite ministérielle appuyée du récent CIOM parle d’une accélération pour 2024 de la mise en place de cette 2ème usine de dessalement. Est-ce une bonne nouvelle ?

Daniel-Martial Henry : Honnêtement pour moi, c’est une catastrophe révélatrice d’un échec cuisant. l’Histoire a révélé que la maitrise de l’Eau était la base de l’essor ou justement, à l’opposé, du déclin de toute civilisation. Ce qu’il faut comprendre, c’est que cette crise est bien plus dommageable que l’Insécurité. Sans Eau, c’est Mayotte qui disparaît. Aujourd’hui de nombreuses personnes ne veulent pas revenir ou bien quitte le territoire pour raison d’insécurité, demain ça sera parce qu’il n’y a pas d’eau. Il nous faut des stratégies de politique de l’Eau viables et précises. Nous sommes sur un territoire basé sur une très forte pluviométrie et une dynamique hydrographique qui se calque très bien avec une retenue collinaire supplémentaire; il faut donc qu’on aille dans ce sens là pour maîtriser l’Eau de façon plus autonome et pérenne. Les usines de dessalement c’est lié à une dépendance technologique qu’on ne peut pas toujours maîtriser avec, de surcroit, des coûts de fonctionnement très importants. 

Kassandrah Chanfi : Je ne sais pas si le calendrier 2024 annoncé sera réellement respecté et il faut surveiller cela de très près. Mais en attendant, il faut acter des mesures fortes pour les mahorais qui n’ont pas d’eau telles que la gratuité de bonbonnes par exemple ou bien une aide gouvernementale pour encourager les particuliers et les entreprises à mettre en place des citernes de stockage et/ou récupération d’eau de pluie. Par ailleurs, il faut communiquer officiellement la tutelle préfectorale sur le Syndicat des eaux de Mayotte. Pour rappel, jusqu’à aujourd’hui, on ne les a pas entendu. Alors oui, nous savons qu’il y a eu une mauvaise gestion sous le mandat précédent et qu’ils sont actuellement sous le coup d’une gestion du parquet de Nancy mais, je me répète, on attend désormais des actions fortes de reprise en main. L’État a assumé sa part en mettant en place un préfet de gestion de l’Eau, où en est le Syndicat des eaux de Mayotte ? Sur le moyen terme, il faut qu’il y ait un accompagnement des collectivités par l’État et la mise en place d’une vraie politique de l’Eau car force est de constater qu’il n’y en a pas et, si elle existe, on ne la connait manifestement pas. À court terme, il faut prendre conscience que la sensibilisation de la population, par des actions de terrain, n’est pas une obsolète perte de temps, bien au contraire. La Communication est tout aussi vitale.

Selon Daniel-Martial Henry notre département ne maitrise aucunement sa gestion de l’Eau et ce, depuis des années

Daniel-Martial Henry : Pour ce qui est d’importer de l’eau, je suis pour qu’on puisse travailler avec nos voisins. Oui, je dénonce l’immigration clandestine massive régionale mais en même temps, je rappelle ma volonté de développer des partenariats économiques. Anjouan, Grande Comore, la Tanzanie ou Madagascar produisent de l’eau minérale, pourquoi ne pas travailler avec eux et profiter de ces unités qui agrémentent la zone. Du côté local, je suis pour la gratuité et l’accès de l’eau à tous mais je souhaiterais aussi une étude et transparence de cette perte hydrique liée à la vétusté des canaux. On ne peut faire l’impasse sur l’approche environnementale. La Terre argileuse de Mayotte fait que ce sont uniquement les racines des arbres qui conduisent l’eau vers les nappes phréatiques; on ne peut prétendre mener une politique pérenne de l’eau si on ne met pas parallèlement en place une politique environnementale et je rejoins Kassandrah sur cette nécessité d’actions de terrain de sensibilisation auprès de la population mais aussi des élus. 

JDM : J’en reste sur les mesures annoncées par ce CIOM et notamment la 1ère qui fait état de cette baisse tarifaire liée à l’octroi de mer, comment Mayotte doit se positionner par rapport à cela ? 

Daniel-Martial Henry : Il va falloir pour nos élus locaux réfléchir en saine concertation au regard d’objectifs précis et qu’ils n’aillent surtout pas dans la démagogie. Baisser l’octroi de mer, sous entendu de favoriser les importations notamment depuis l’U.E ou encore la Métropole, cela va renforcer la dépendance économique mahoraise. Contrairement peut-être à d’autres DOM, nous avons besoin ici de développer les activités de production locale; c’est du moins l’objectif du MoDem. Tout ce que nous mangeons avoisine les 100 % d’importation et notre richesse est liée à 51% de ce que crée l’Administration publique contre 20% en Métropole, donc notre territoire est inactif. Où est passée notre filière aquacole ? Où en sont nos industries de l’Agriculture et de la pêche ? Ce sont toutes ces visions dans leur ensemble qu’il faut prendre en considération. 

JDM : Toujours appuyé de ce récent rapport interministériel, un certain nombres de mesures ont été également exposées exclusivement pour Mayotte. La suite des événements se veut tablée sur un travail commun entre acteurs locaux et représentants ministériels. Comment le MoDem compte se positionner par rapport à cela ? Quels seront vos axes majeurs de travail ?

Kassandrah Chanfi : Beaucoup de sujets sensibles, notamment celui de l’immigration, sont portés dans l’actualisation de cette Loi Mayotte par le Gouvernement. La France est une terre accueillante, c’est dans son ADN mais on ne peut accueillir toutes les populations voisines. Maîtriser notre immigration est vital. Les personnes qui n’ont pas vocation légale à être sur le territoire, ne peuvent y rester et les personnes régularisées qui, au contraire, contribuent à la richesse et au développement de notre territoire ont la possibilité de rester, en respectant le cadre et les règles de notre pays. 

Dans le cadre de ces concertations CIOM, Il y aura bien entendu une association de l’ensemble des forces vives du territoire, politiques et civiles et nous comptons nous y inscrire car il est important de faire entendre la voix des mahorais. Le volet de la mobilité est quelque chose également d’impératif pour lequel on se doit de réfléchir collectivement. Il est indispensable qu’il y ait une expertise commune à tout le territoire et un vrai accélérateur pour offrir des solutions telles qu’un réseau de transports en commun départemental, des pistes cyclables, des taxis bien encadrés, des voies maritimes ramifiées mais aussi la construction de routes supplémentaires et notamment cette voie de contournement de Mamoudzou. Il faut fluidifier ce traffic routier, ça n’est pas normal de passer autant de temps sur la route en un si petit territoire, c’est un fait.

Kassandrah Chanfi : « L’émancipation économique de Mayotte passera part le développement de son Tourisme »

À côté de cela, se greffe l’indispensable nécessité de développer l’indépendance économique de notre île, notamment au moyen de sa valorisation par le Tourisme. C’est une vraie manne financière et nous devons tout faire pour montrer l’immense beauté de notre territoire et de notre lagon. Et enfin la Jeunesse, cela va de soi. Plus de 50% de la population a moins de 20 ans; il est important de pouvoir les accompagner par l’Éducation, par l’Information et la mise en place d’outils pour qu’ils soient formés à Mayotte ou ailleurs mais avec un objectif de les faire revenir sur le département. Voilà nos 4 piliers prioritaires pour lesquels nous comptons travailler en concertation. J’insiste, il nous faut plus de visions communes et mutualisées portées par l’ensemble des interco et le Conseil départemental.

JDM : Dernière question, l’actualité semble donner une petite mise en avant du MoDem, notamment par la nomination du nouveau ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, portant cette même étiquette. Cette approche centriste est-elle une nouveauté sur notre territoire et un avantage pour les mahorais en comparaison d’autres bords politiques ? 

Kassandrah Chanfi : Ma réponse va paraitre cliché mais c’est une réalité : de par son Histoire, ses valeurs et son identité, Mayotte est profondément centriste. Le MoDem a clairement sa place de par ses sensibilités et valeurs humanistes, de partage et de liberté. La colère manifestée par les urnes n’était en rien synonyme d’extrême et ça, il est important de le rappeler. En plus de travailler sur des dispositifs concrets, nous sommes toujours à l’étude vigilante de tout ce qui se passe autour de nous et très soucieux de prendre le temps de l’explication et de la transparence auprès de la population, au regard notamment du travail du Gouvernement et des actions mises en place. Notre travail se veut toujours en commun. 

Daniel-Martial Henry : Le MoDem n’est pas un mouvement corporatiste. Quand vous avez un Gouvernement de Gauche, il cherche à plus s’appuyer avec les syndicats; quand il est plus de Droite, c’est vers le patronat. L’idéologie MoDem se veut de résonner en termes d’individus et non de corporations. Notre démarche s’inscrit dans la dynamique inclusive et participative et nous sommes au cœur des actions.

Le MoDem976 souhaite activement travailler sur le désenclavement de Mamoudzou et le développement économique de la côte Centre-Ouest de notre département

 

En France, tout ce qui est grands projets par exemple, TGV,  nucléaire, grands axes routiers, c’est le MoDem. Nous sommes inclusifs mais ça n’est pas pour autant que nous voyons petit. Et concernant les ressentiments et colère des concitoyens mahorais là aussi, il est important d’être à l’écoute mais surtout d’apporter des solutions viables et concrètes à l’arrivée. La colère n’est pas le quotidien des gens, il s’agit de situations périodiques, voire même de choc dans la société, durant lesquels des populistes émergent. Surfer sur la vague populaire des ressentiments sans y apporter justement matière étudiée pour résoudre tout cela, je citerai l’élection en 2012 du député Mabawa contre la vie chère et nous avons vu ce que cela a donné…le désenchantement a été très rapide alors tâchons de ne pas reproduire la même erreur. L’Histoire a donné raison au MoDem et malgré certaines railleries, nous sommes toujours là, fidèles à nos convictions et tournées vers les autres. 

 

Propos recueillis par MLG

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