C’est bien souvent dans l’ombre, et pourtant de manière ô combien louable et efficiente, que l’antenne mahoraise Apprentis d’Auteuil oeuvre sur notre département depuis 2008. Quinze années de développement apportées par le concret du terrain auprès des jeunes publics, tout en mettant en place des dispositifs qui répondent à de réels enjeux et besoins territoriaux, comme il est cas en matière d’accompagnement, d’insertion mais aussi de lutte contre le décrochage voire la non-scolarisation.
Et c’est ce volet précis qui a trouvé plein écho dans le cadre du concours la Fondation La France s’engage, édition 2023 pour la plus grande fierté de Guillaume Jeu, directeur Apprentis d’Auteuil Mayotte : « Cette nomination, c’est la juste reconnaissance de la qualité de travail et d’action de nos équipes, pour répondre toujours davantage aux besoins éducatifs des jeunes de notre territoire. »
Un lourd processus de sélection
Les inscriptions clôturées le 19 janvier 2023 dernier, ce nouvel appel à projets, encadré par 573 examinateurs, a vu défiler pas moins de 457 dossiers qui ont suivi un filtrage jury par 3 fois, entre février et mai, pour comptabiliser à l’arrivée 45 finalistes.
Une sélection des plus poussées qui met en lumière le côté carré et cadré du déroulé, renforçant pleinement la crédibilité des derniers prétendants à ce classement final Top 15, édition 2023, qui recense notamment 3 lauréats ultramarins, situés en Guyane, à la Réunion et à Mayotte, donc. Ce concours permet aux structures de l’économie sociale et solidaire qui œuvrent dans les champs de l’Environnement, de la Culture, de l’Insertion sociale & professionnelle, de l’Éducation, de la Santé et de la Citoyenneté, de développer leur projet et d’accroitre leurs échelle et impact.
Présidée par l’ancien chef de l’État, François Hollande, la Fondation la France s’engage avait déjà été sensible, par le récent passé, à des projets mahorais apportant un soutien financier de près de 210 000 euros.
Parlons de M’Sayidie
Littéralement traduction de « Aidons-le », ce programme porté par Apprentis d’Auteuil Mayotte (AAM), depuis plus de 10 ans, n’a eu de cesse de monter en puissance et de prouver son efficacité. Déjà finaliste de ce même concours, l’année passée, M’Sayidie est revenu se présenter sous une forme plus aboutie et étoffée, lui permettant ainsi de décrocher une victoire qui n’est pas des moindres, tant par le soutien financier — 150 000 euros — que l’approche consulting logistico-stratégique, en termes de déploiement tant aspiré, offerte par la Fondation la France s’engage, sur une durée de 3 ans.
Ce projet, visant à rescolariser les mineurs âgés de 8 à 16 ans (les 16 à 18 ans rentrant plutôt dans le cadre d’un programme d’insertion professionnelle), s’appuie sur un principe d’intervention et de sensibilisation à même la rue, sur l’aire du Grand Mamoudzou mais également en Petite-Terre qui offre un tout nouveau centre d’accueil, depuis le 1er avril dernier. Le but de tout cela, occuper les jeunes — bien souvent en situation précaire — dans une dynamique éducative et pédagogique afin de prévenir les risques de marginalisation et de phénomènes d’oisiveté qui sévissent malheureusement de manière trop importante sur notre territoire.
Par l’interaction des jeux qui sont proposés, les équipiers AAM descellent les besoins et potentialités de l’enfant, le stimulent, le remettent à niveau durant près d’un an et font par la suite le pari qu’il réintègre, voire qu’il intègre, le système scolaire classique. Et le pari marche plutôt bien. En moyenne, ce sont près de 300 jeunes qui s’engouffrent chaque année dans les bénéfiques filets de l’association, et l’élargissement des points accueils, désormais en 2 zones de notre département, est une indiscutable solution d’avenir et d’inclusion à effet levier qui a trouvé résonance auprès de ladite Fondation.
C’est ainsi que, d’ici peu, l’association Apprentis d’Auteuil Mayotte bénéficiera d’une expertise globale externe, incluant même un volet juridique, afin d’établir une feuille de route concrète et cohérente pour les 36 mois à venir qui sera alimentée, par la suite, d’un suivi personnalisé, d’un mécénat de compétences, ainsi que de formations collectives. Un accompagnement qui se veut en faveur d’un plein développement de cet écosystème social et solidaire, dont les bénéfices et positives retombées ne sont plus à prouver, notamment sur notre territoire mahorais.
Chapeau bas et Marahaba niengui les Apprentis ! Et après Cavani et Petite-Terre, souhaitons l’implantation ramifiée de tels dispositifs en divers territoires de notre île.
MLG