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Inauguration de l’Espace numérique d’Acoua : un service gratuit de proximité pour les habitants

La trop éloignée des centres décisionnaires commune d’Acoua avait déroulé le tapis rouge à sa population ce mercredi pour vanter un outil méconnu, son espace numérique de 10 postes et deux conseillers à l’écoute. Un forum d’insertion accueillait aussi les jeunes demandeurs d’emploi.

C’est au milieu des crabes sur la plage qui jouxte l’Espace numérique d’Acoua que les discours se sont tenus, avant la coupure du ruban par le maire Marib Hanaffi, les conseillers départementaux Daoud Saindou Malide, en charge de la Formation professionnelle, de l’Education et de l’Insertion, et Zouhourya Mouayad Ben, élue de Mtsamboro et présidente du Carif Oref, porteur de la structure, le sous-préfet Cédric Kari-Herkner, chargé de la Cohésion sociale, et le proviseur du lycée du Nord. Même l’ancien conseiller départemental du cru sous l’ère Douchina puis Zaïdani, Soiderdine Madi, était là.

Un espace doté d’une dizaine de postes

C’est un Espace numérique qui a déjà un an d’existence qui était inauguré, et les institutionnels s’en expliquaient. « Bien que ce service soit opérationnel, il est insuffisamment sollicité par les habitants, déplorait Zouhourya Mouayad Ben, pourtant, le conseil départemental met à disposition deux conseillers numériques pour animer la plateforme. Mais la population n’est pas informée qu’elle peut trouver ici un déploiement d’offres de service de proximité, pour les demandes d’actes administratifs, pour la recherche d’emploi, pour s’initier à l’informatique et favoriser l’inclusion numérique. Cela s’adresse notamment aux publics en perte de repères, le numérique, c’est un facteur d’insertion professionnelle. Surtout quand on connaît les difficultés de transiter vers Mamoudzou, en matière de coût et de circulation. »

Des jeunes plus ou moins motivés

Il est un sous-préfet qui a dû s’en rendre compte qui pointait avec une heure et demie de retard, décalant la cérémonie et le forum d’insertion, « on vient avec difficulté ici ! », lâchait-il dans son discours, en invitant la population d’Acoua à se diriger vers le service, « les demandeurs d’emploi peuvent bénéficier d’un service pour les accompagner ».

Des discours dans le cadre enchanteur du front de mer de l’Espace numérique

Une partie des jeunes confluaient justement vers la place où allait se tenir le forum de l’insertion. Certains plus motivés que d’autres. « Moi, je ne sais pas trop ce que je fais là », lâche l’un d’eux. Les autres ont davantage de détermination dans le regard, « J’ai un Bac STMG, je vais peut-être m’orienter vers le secrétariat », explique une jeune, sa voisine n’a que le brevet mais se sent motivée par « un emploi dans le commerce ou la santé ». Un quatrième n’a pas de diplôme est semble là par hasard. C’est la motivation qui fera la différence quand ils se retrouveront quelques minutes plus tard devant les stands d’OIDF, de l’école d’apprentissage maritime, Tifaki Hazi, la Croix rouge, etc. 32 organismes étaient présents pour eux.

Financement du conseil départemental

Et qui les incitera à venir découvrir l’Espace numérique au cadre enchanteur, où une plaque était dévoilée. Il y en a 15 sur le territoire du Mayotte, tous portés par les Carif Oref, mais avec des statuts différents. Celui d’Acoua où trônent une dizaine d’ordinateurs, n’est encore qu’un « Espace », « mais il veut grandir et se hisser au niveau de ceux de Mtsamboro, Mtsangamouji ou Boueni en Maison du numérique », nous explique Youssouf Moussa, directeur du Carif Oref. C’est à travers lui qu’a transité le financement du conseil départemental de 30.000 euros qui a permis l’année dernière d’investir dans les postes numériques. « C’est vraiment l’implication des communes qui a permis de monter ces projets ». Et l’implication de la population fera la différence.

Un forum d’insertion était organisé dans la foulée de l’inauguration de l’Espace numérique

Cette évolution sera aussi possible grâce à la montée en puissance des deux conseillers numériques d’Acoua : « Nous sommes présents sur le site trois semaines par mois en alternance avec une formation d’une semaine pour devenir responsable d’espace de médiation numérique », nous expliquent-ils en chœur. Ils nous confirment que l’espace n’est pas assez fréquenté, « heureusement qu’il y a des scolaires pour lesquels nous organisons des animations régulièrement. »

Et pourtant, comme l’a rappelé la conseillère Mouayad Ben, la demande est là à Mayotte : « A une époque où l’on parle Intelligence artificielle data, e-learning, certains de nos compatriotes restent sur la touche, les seniors isolés, des familles précaires, des jeunes en manque de ressource. Cet espace gratuit est fait pour eux ! »

La population doit donc « s’approprier cet outil », comme le dira son confrère Saindou Malidé.

Anne Perzo-Lafond

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