Bloc Benne, un dispositif inédit de collecte sécurisée des déchets créé à Mayotte

Constant la détérioration de ce mobilier urbain qui nuit à la collecte des déchets, le chef d’entreprise Tanchiki Maore a conçu un système ingénieux, Bloc Benne, qui pourrait bien être dupliqué partout.

La période est propice aux innovations en matière de collecte des déchets ménagers. Après que la CADEMA ait inauguré un système de bornes enterrées en vigueur en métropole il y a quelques jours, c’est au tour du SIDEVAM 976 de tester un système conçu par un enfant de Mayotte, Tanchiki Maore, le patron de MAP (Maore Assainissement et Propreté).

Il s’agit d’un système de bloc-bennes métalliques astucieux, comme il nous l’explique : « Les conteneurs poubelle sont immobilisés et verrouillés au sol, il est donc impossible pour quelqu’un qui ne possède pas le dispositif de déverrouillage de les manipuler ». Cette idée, il l’a travaillée avec le gérant de son entreprise ACDC, Chaudronnerie de Caudan, Sylvain Thomas : « Tous les jours je voyais mes salariés de MAP revenir épuisés du ramassage d’ordures, parce que sur les points de collecte, soit les déchets étaient par terre, soit les bennes étaient brûlées, et ils devaient tout ramasser à la main. J’ai longtemps réfléchi à une solution et nous avons trouvé ce système qui empêche de voler et de brûler les bennes. »

Collecte par un des camions de MAP

Le dispositif est expérimental pour l’instant, que ce soit au SIDEVAM 976 qui vient de commander 15 bacs installés dans la commune de Koungou, et bientôt à Tsingoni, ou la CADEMA qui procède à un test de 15 bacs à Tsoundzou et Mtsapéré. Le chef d’entreprise évalue à 5 ou 10 ans la durée de vie de son produit, « bien mieux que les bennes en plastique qui se font régulièrement brûler. »

Si l’expérience est concluante, et cela à l’air parti pour l’être, le marché qui s’ouvre à lui est immense, « Mayotte ne représente que 2% des besoins. Nous allons présenter le dispositif Bloc Benne en Guadeloupe, en Martinique et en métropole. Dans les grandes villes comme Bordeaux ou Nantes, les dernières grèves ont eu raison des poubelles, nous allons donc proposer notre solution qui est à la fois une amélioration économique, financière et sécuritaire puisque allant dans le sens de l’ordre public ».

Anne Perzo-Lafond

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