Transition Pro : une dotation supplémentaire annoncée par la ministre pour Mayotte

Le Covid et ses confinements en ont accéléré les effets : l’époque est à l’envie de changements, de boulot, de vie, se mettre au vert pour certains, plonger les mains dans la pâte à pain, pour d’autres… Des reconversions possibles grâce à une structure Transition Pro. A Mayotte, elle était menacée, car sous-dotée.

Seul organisme habilité par l’État pour financer et sécuriser les reconversions professionnelles des salariés du privé, Transitions Pro a pris la suite des FONGECIF. Organisme paritaire, il a été mis en place récemment à Mayotte, et a minima, nous avait indiqué le président de son conseil d’administration, Marcel Rinaldy, qui annonçait la proche cessation d’activité faute de moyens.

L’autorisation de n’engager que 14% des 300.000 euros de budget pour le fonctionnement de la structure ne lui permettait pas de recruter alors que les besoins sont croissants en ce domaine. Le Medef Mayotte avait expliqué cette sous-dotation en rappelant que jusqu’en 2022, la Déclaration sociale Nominative (DSN) n’existait pas à Mayotte, et que l’URSAAF était « en incapacité de fournir les informations exactes sur la masse salariale de Mayotte ». D’où la fourchette basse de 280.000 euros forfaitaires alloués par France Compétence. L’organisation patronale avait indiqué vouloir se saisir du dossier,  les acteurs restaient en attente.

Transition Pro, Mayotte, France Compétences
Marcel Rinaldy demande la même dotation que la Guyane

« La soutenabilité financière assurée »

Il faudrait tripler la dotation, indiquait de son côté Marcel Rinaldy, « pour atteindre le montant de 900.000 euros alloué à la Guyane ». Une quinzaine de dossiers sont montés chaque année de salariés du privé souhaitant une reconversion professionnelle. Pour les agents du public fonctionnaires et non titulaires, l’équivalent s’appelle Congé de Formation Professionnel (CFP), qui peut être déclenché sous certaines conditions, afin de suivre, à leur initiative et à titre personnel, des actions de formation.

L’enjeu est important à Mayotte où sévissent à la fois un fort taux de chômage et la difficulté d’attirer les compétences. C’est ce qu’a expliqué le sénateur Thani Mohamed Soilihi à la ministre Carole Grandjean, déléguée en charge de l’enseignement et de la formation professionnels, « dans un contexte insulaire fortement marqué par des retards structurels de développement notamment en matière d’emploi, de formation et de professionnalisation de la population active, Mayotte doit disposer d’une AT Pro au plus près des besoins de son territoire ».

Une interpellation dont la réponse est porteuse d’espoir puisque la ministre s’engageait sur « le versement prochain d’une dotation complémentaire pour l’AT Pro Mayotte, qui devrait assurer sa soutenabilité financière ».

On espère que cette fois les ambitions seront à la hauteur des attentes des dirigeants de Transition Pro au service des salariés.

A.P-L.

 

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