Rappelons qu’à une production restreinte d’eau potable faute d’investissements, se rajoute un déficit inédit de pluviométrie comme l’île n’en avait jamais connue cette saison. Les deux retenues collinaires sont toujours aux trois-quarts vides, et il faudrait que les chaleurs actuelles nous apportent plusieurs jours de pluies orageuses pour en remonter le niveau.
Le Comité de suivi de la ressource en eau s’est tenu mercredi, et ce n’est que ce vendredi soir que nous en connaissons les tenants et les aboutissants que l’ont veut bien nous livrer. Et ce n’est pas faute pour le JDM d’avoir sollicité la préfecture et le syndicat les Eaux de Mayotte.
Aucune décision importante n’est prise en plus des deux coupures hebdomadaires, avec sans doute l’espoir que des pluies tardives se fassent connaître. « Ce dispositif sera amené à évoluer après la période du mois de ramadan », indique la préfecture. On s’attend bien entendu pour fin avril à une multiplication du nombre de coupures, et le préfet sur le plateau de Mayotte la 1ère, indiquait que des rampes d’eau seraient mises à disposition de la population. Il s’agit de robinets disposés dans chaque commune pour les habitants. « De l’eau sera distribuée de manière régulière », indiquait Thierry Suquet.
En cas de gaspi, t’es puni !
Il est évoqué un travail sur « des mesures alternatives visant à gérer cette sécheresse exceptionnelle », sans plus de précision. Des techniques innovantes d’unités de production de petite dimension, notamment en dessalement de l’eau seraient en réflexion, selon nos informations
Si d’un côté, la disponibilité des bouteilles et leur prix feront l’objet d’une « surveillance rapprochée », les gaspillages ou actions fraudant l’arrêté de restriction des usages de l’eau seront davantage punies, indique la préfecture : « Les services de l’État dont la police et la gendarmerie, avec le concours des maires via leur police municipale, procéderont à des contrôles réguliers pour veiller au strict respect des limitations d’usage de l’eau. » Tout contrevenant s’expose à une amende de 150 euros à chaque infraction.
Il est recommandé d’adopter les « bons gestes », arrosage par récupération des eaux de pluie – sans incitation particulière à s’équiper – non écoulement de l’eau du robinet, non nettoyage de voitures, des façades, etc.
« L’ensemble des acteurs de l’eau appelle la population à un effort collectif plus accru, compte tenu de la saison sèche à venir qui amplifiera les difficultés liées à cette sécheresse jamais connue à Mayotte. »
A.P-L.