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Mamoudzou

Entretien des cours d’eau et des mangroves : un objectif essentiel pour la Cadema

Ce mercredi, La Cadema, en compagnie de quelques partenaires comme la mairie de Mamoudzou ou le conservatoire du littoral, a fait le point sur l'entretien des cours d'eau et des mangroves sur son territoire. Il n'était pas question que du passé. Le présent, ainsi que l’avenir ont aussi été évoqués.

Préserver la mangrove, c’était l’enjeu principal du jour. La Cadema n’a pas attendu 2023 pour en prendre conscience. En effet, ce genre d’action s’inscrit de toutes façons dans sa compétence obligatoire de la Gemapi*. Pour la conférence de presse de ce mardi, la seule communauté d’agglomérations de l’île a reuni plusieurs de ses partenaires afin de rendre compte des travaux effectués ces derniers mois et d’annoncer ceux à venir.

« Aime la mangrove comme tu aimes ta femme »

Le président de la Cadema, Rachadi Saindou, a pu nous faire part de sa maîtrise de la rhétorique au moment d’expliquer l’importance dans la protection de la mangrove : « Nous faisons partie des territoires, dans le monde, qui ont cette richesse (la mangrove), il faut la préserver. Son importance n’est plus à prouver, notamment pour la biodiversité du département. On connaît aussi ses bienfaits « protecteurs » en cas de tsunami* par exemple. On voit aujourd’hui que cette richesse est en train d’être massacrée et notre objectif est de la préserver. Aimons les mangroves comme nos femmes et nos enfants. Prenons en soin afin d’offrir les meilleures perspectives aux générations futures. » On streame* !

Un partenariat renforcé avec le conservatoire du littoral

Les représentants de la Cadema, de la mairie de Mamoudzou et du conservatoire du littoral

Lorsqu’on parle de mangrove, nous pensons bien évidemment au conservatoire du littoral, qui en détient le foncier. Rien que dans le territoire de la Cadema, se trouve un tiers des mangroves de tout Mayotte. Le renforcement des liens entre ces protagonistes semblait donc inéluctable. C’est ce que nous expliquait Christian Beillevaire, responsable du conservatoire du littoral, à l’antenne de Mayotte : « Depuis août 2022, nous avions déjà autorisé la Cadema à intervenir dans les mangroves appartenant au conservatoire du littoral. Aujourd’hui nous nous étions réunis pour tirer un premier bilan de ce partenariat prometteur, et il est très positif, en tous points. En plus d’entretenir ces milieux, victimes d’extrême pollution, ils offrent aussi une surveillance de ces derniers, et donc une protection. Nous espérons amplifier ce partenariat, au point où la Cadema pourrait complètement devenir gestionnaire des mangroves présentes dans son territoire, le protéger, le gérer. Développer l’écotourisme fait aussi partie des enjeux, accueillir le public dans la découverte de ces mangroves. »

Un bilan en quelques chiffres

La communauté d’agglomération Dembeni-Mamoudzou a entamé 20 chantiers dans l’entretien des mangroves, depuis novembre 2022, soit un chantier par semaines. Sur cette période, plus de 172 tonnes de déchets ont été collectés. Au total, c’est une surface de 11 626 m² qui a été nettoyée.

En terme de financement, la CADEMA investit plus de 400 000 euros par an dans ces actions, grâce à la taxe GeMAPI

Un petit comité s’était déplacé afin d’assister à la conférence de la Cadema

Action cœur de ville, Mgombani en ligne de mire

La conférence du jour servait à faire un état des lieux, mais aussi et surtout, à annoncer les prochains travaux. Parmi eux, « l’action cœur de ville » se présente comme un projet ambitieux. L’objectif est de nettoyer et de valoriser la mangrove de Mgombani, une des plus grandes mangroves l’agglomération Dembeni-Mamoudzou. Plusieurs routes ou sites, à l’instar de l’ancien tribunal de Mamoudzou, vont être aménagés afin de faciliter l’accès aux mangroves. D’autres sites, dédiées à ces dernières, seront développées : « les îlots fraîcheurs ». L’action cœur de ville a été lancé par la Cadema à partir d’un appel à projet de l’État et est donc grandement financé par ce dernier. La ville de Mamoudzou a elle aussi mis la main à la poche, à hauteur de 180 000 euros, d’après la Cadema.

Les cours d’eaux n’ont pas été oubliées

La pollution des mangroves, ainsi que la mise en difficulté de certains cours d’eau est dû, en partie, au fait que certaines familles, résidant non loin du littoral n’ont pas accès à l’eau potable. En effet, ces lieux servent souvent de laveries improvisées. Outre les mangroves, la Cadema intervient aussi dans la restauration des plusieurs cours d’eaux de son territoire, de « Mro wa Kawenilajoli » à « Mro wa Salim Be », en passant par « Mro wa Dembeni » entre autres. En plus des nettoyages, d’autres actions, telles que la mise en place de laveries automatiques ont été mises en place.

Des stands retraçant quelques actions de la Cadema étaient mis en place à côté du chantier de nettoyage de la mangrove de Mgombani

En ce qui concerne le renforcement des liens entre la Communauté d’Agglomération De-Ma et le conservatoire du littoral, la directrice territoriale nationale de ce dernier devrait être en visite en juin prochain, afin de voir les enjeux du territoire, de nouer les bons partenariats avec les collectivités. En ce sens, elle rencontrera bien évidemment le président de la Cadema.

Houmadi Abdallah

*on streame = une expression fréquemment utilisée par les jeunes et qui signifie « on signe » « on adhère ».

*compétence exclusive et obligatoire attribuée au bloc communal, voir intercommunal. Elle est relative à la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations.

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