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jeudi 25 avril 2024
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Face à l’incertitude, Transitions Pro garde le cap

En dépit d’une actualité qui n’a eu de cesse, depuis ce début d’année, de s’intensifier en termes de doutes quant au devenir juridique de la structure, l’association Transitions Pro Mayotte poursuit avec engagement et pleine efficacité ses missions de sensibilisation terrain.

Contre vents et marées d’un devenir qui se veut pour le moment toujours incertain, malgré les divers soutiens locaux qui se manifestent directement auprès des portes ministérielles et gouvernementales*, Transitions Pro Mayotte démarre en ce lundi 20 mars, au sein de l’antenne Mission locale de Combani, une large campagne d’information autour des nombreuses questions relatives à la reconversion professionnelle. Après la Croix Rouge la semaine passée, c’est donc près de 95 collaborateurs qui vont être sensibilisés tout au long de cette semaine aux différents dispositifs nationaux auxquels ils peuvent prétendre en cas d’aspiration de changement de voie ou d’évolution de carrière. 

Un droit national 

S’il y a bien une chose dont Transitions Pro Mayotte peut se vanter sur notre territoire, c’est ironiquement au regard de son plein alignement national concernant les dispositifs proposés en matière de projets de reconversion professionnelle. Pour le coup, ils sont les mêmes qu’en Métropole ou tout autre territoire ultramarin. Pourtant, malgré leur indiscutable efficacité en terme de positif impact évolutif directe ou indirecte apporté à l’aspect social et économique de notre département, il n’en demeure pas moins que cet outil demeure relativement peu connu de par chez nous du fait de sa juvénilité juridico-administrative. En effet, notre tout jeune département n’ayant guère été coutumier du Fonds paritaire interprofessionnel de gestion du congé individuel de formation (Fongecif) ou encore de son évolution en Congé individuel de formation (CIF), il est vrai que la notion de Projet de Transition Professionnelle (PTP), par exemple, peut légitimement lui apparaitre quelque peu étrangère, voire même porter un caractère psychologique péjoratif: Comment ça, tu es en CDI, tu as une situation confortable et un salaire à la fin du mois mais tu veux partir pour faire autre chose ? Résonne la petite voix intérieure qui a le sentiment de trahir son patron ou bien même ses collègues et qui se dit que de toutes façons c’est peine perdue car elle ne sait comment faire, par où commencer et, surtout, avec quels moyens…

La réorientation professionnelle est un droit national (TPM®)

 Cessez là cette autoflagellation cérébrale et dites vous qu’il est tout à fait normal, après un certain temps plus ou moins long dans une boîte, d’aspirer à du stimulant changement ou bien même de souhaiter monter en compétence ou tout simplement de faire valoir ses parcours et expériences. Oui ! Tout ceci est sain, louable et l’État appuie justement ce genre de dispositifs pour palier au mal-être au travail, au fait que certains employés vont à reculons au bureau ou bien même que le nombre d’arrêts pour motif de dépression sont de plus en plus conséquents. Oui, il est tout à fait normal qu’à 20 ans nous n’ayons pas les mêmes envies qu’à 40 (ans) ce qui ne fait pas de nous des personnes émotionnellement fragiles, insatisfaites ou instables.

Daoud Abdou, acteur engagé auprès des directions et des salariés

Non ! Juste une démarche salutaire pour laquelle Transitions Pro apporte outils et soutien justement auprès des salariés mais aussi des patrons. Et ce travail informatif de terrain paie à en juger le nombre de dossiers traités : « Lors de la mise en place de l’association en 2020, nous avons accompagné 2 dossiers, puis 15 en 2021 et depuis mon arrivée en avril 2022, nous sommes montés en un laps de temps très réduit à 26 dossiers », nous indique Daoud Abdou, chargé de mission et unique salarié au sein de Transition Pro Mayotte.

Mayotte cultive sa surprenante singularité 

Là où certains chefs d’entreprises dans l’Hexagone peuvent être réfractaires et non à l’écoute des besoins d’un salarié en matière de formation et/ou réorientation professionnelle(s), il en est tout autre sur notre île au regard de ce ’’tout nouveau’’ dispositif grâce notamment au travail pédagogique de fond que Daoud Abdou déploie à l’encontre des directions mais également des services des ressources humaines. En effet, là où certaines idées reçues pourraient persister et arriver sur notre territoire, il faut savoir que Transitions Pro est le seul organisme habilité par l’État à pouvoir accompagner ET financer les reconversions professionnelles des salariés du privé. En somme, lorsque la validation de formation professionnelle est actée par la direction et l’organisme, et qu’il est question d’une formation notamment sur le temps de travail du salarié, l’employeur bénéficie d’une aide financière qui lui est reversée, à hauteur du montant du salaire de l’employé afin de justement palier à cette absence et peut-être même envisager l’embauche d’un autre salarié dans le cadre d’une réorientation professionnelle et d’un départ de l’entreprise à l’issue. Un combo gagnant-gagnant tout en douceur où tout le monde y trouve son épanouissement et intérêt. Maintenu à 100% la première année, l’indice salarial se veut légitimement dégressif l’année suivante pour le salarié, si le temps de formation excède un an.

Pour Sitti Ibrahim, « les rêves ne partent pas et on a le droit de se former pour prétendre à de plus grandes ambitions »

 « Nous avons nous même 4 salariés en cours de réorientation professionnelle que nous auto-finançons », nous précise Nourou Idaroussi, responsable des ressources humaines de la Mission locale de Mayotte, «…et il est vrai que par manque d’information, nous n’avons pas fait appel avant à ce dispositif ce qui représente pourtant un réel tremplin pour les collaborateurs et leurs respectifs projets. La meilleure des pubs qu’il puisse se faire pour le développement de cette structure nationale à Mayotte, c’est justement par le bouche à oreille. Ce sont les salariés et les chefs d’entreprises qui assureront la pérennité de ce dispositif et nous même, professionnels du social auprès des jeunes, nous pouvons être orienteurs et nous approprier les pluri-connaissances de cet outil. Cette semaine d’information a un double et bénéfique impact ». Un impact qui n’est pas des moindres sachant la moyenne de 2 000 dossiers jeunes traités annuellement rien que pour l’antenne de Combani et ses 10 collaborateurs. Pour Sitti Ibrahim, coordinatrice de la cellule sociale et salariée de la Mission Locale depuis près de 10 ans, les bienfaits ne sont plus à prouver en matière de formation et montée en compétence : « Il est important de voir et apprendre autre chose pour s’épanouir sur son lieu de travail pour ne justement pas perdre cet enthousiasme dans l’exercice de nos fonctions et c’est une réelle chance de pouvoir faire appel à un tel organisme lorsque nos formations ne peuvent justement être prises en charge en interne ».

Présentation rapide

Sur notre sol, plus de 18 000 salariés sont éligibles aux dispositifs Transitions Pro. Des dispositifs nationaux qui ne présentent aucun plafond dans l’aide notamment des coûts annexes relatifs à ces différents projets et encore plus en cette complexité insulaire qui est la notre et l’approche parfois limitée des programmes de formations intra-muros proposés. Bien que le coût moyen d’un dossier à Mayotte s’élève à 27 000 euros, il est arrivé que les dernières commissions valident des dossiers atteignant les 80 000 euros voire plus. Mais ces dispositifs justement, quels sont-ils ?

  • Le Projet de transition professionnelle (PTP) : Il permet au salarié d’accéder à une formation certifiante pendant ou hors horaires de travail tout en jouissant de son maintient de salaire. Une option liée principalement au projet de reconversion professionnelle.
  • Le Dispositif démissionnaire : adressé aux salariés du secteur privé désirant démissionner de leurs fonctions tout en ouvrant des doits d’allocation chômage afin de, soit préparer un projet de reconversion, soit de créer ou reprendre une entreprise.
  • La Transition collective permet aux salariés des entreprises fragilisées économiquement, sous menace de clôture, de pouvoir prétendre à une reconversion notamment dans un domaine porteur qui recrute tout ayant accès à une formation, un accompagnement et un maintien de salaire.
  • La Validation des acquis de l’expérience (VAE) permet de présenter auprès d’un organisme agréé votre souhait de certification visée (diplôme, titre, certification de qualification professionnelle).
  • Le Certificat interprofessionnel reconnu au niveau national (CléA) offre au non titulaire de diplôme, une attestation de la maîtrise de compétences et connaissances de base pour prétendre intégrer un poste précis dans une société ou bien changer de métier.

    Les 4 dispositifs proposés par Transitions Pro Mayotte alliés à un certificat

Un spectre large de dispositifs intéressants, valorisants, indispensables même mais malheureusement encore bien trop sous-exploités sur notre département. Rien que pour la Transition collective, qui pour le coup est un dispositif plutôt raccord avec les problématiques rencontrées en lien avec les internationales et consécutives crises économiques sanitaires et géo-politiques, une enveloppe de 130 000 euros se voulait spécialement dédiée pour l’année 2022 mais, certainement par manque d’information, aucun salarié d’une entreprise en difficulté n’a fait appel à cet outil.

Plus que d’utilité publique, espérons que cet organisme impulsé par l’État, il y a de cela 3 ans, ne disparaisse pas sous prétexte justement de moyens financiers alloués limités par ce même Gouvernement…

 

MLG

 

Contact et informations : www.transitionspro-mayotte.fr

 

* Le sénateur Thani Mohamed Soilihi a lui même interpellé, en décembre 2022 au Sénat, le ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion sur la difficile situation économique rencontrée par l’association transition pro de Mayotte. Mme la secrétaire d’État auprès du ministre des armées et du ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, chargée de la jeunesse et du service national universel a elle même répondu (en février 2023 dernier), à cette requête publiquement soulignée, en affirmant l’attention ministérielle portée à ce dossier et la réévaluation des frais de gestion jusqu’à lors insuffisants engageant en la personne de Carole Grandjean, ministre déléguée, sa pleine implication spécifiquement sur ce dossier.

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