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Besoin en relogement : Olivier Klein mise sur le dynamisme local

Le jugement en référé du tribunal administratif sur la vingtaine de recours de familles de Talus 2 est tombé au moment de la visite du ministre délégué chargé de la Ville et du Logement. Un télescopage du calendrier qui ne pouvait que nous inciter à interroger Olivier Klein, notamment sur l’insuffisante capacité de relogement.

Depuis des années les ensembles de cases en tôle nuisent à la fois à l’environnement, à leurs occupants par leur insalubrité, et à la beauté des paysages mahorais. Mais ce n’est que depuis peu que les démolitions ont été institutionnalisées, avec un relogement a minima.

C’est un des points faibles de la politique de lutte contre l’habitat insalubre, et qui freine la consommation des millions de l’ANRU, l’Agence nationale de Rénovation Urbaine, puisque c’est un des motifs avancé par le juge des référés. Ce dernier avance en effet dans son jugement que l’arrêté de la préfecture qui est attaqué « a été pris sans que les requérants aient reçu de véritables propositions d’hébergement ou de relogement adaptées à leur situation », ce qui est de nature « à créer un doute sérieux quant à sa légalité ».

Réfrigérateurs et placards de stockage pour chaque famille

Et encore, des avancées inouïes ont été constatées dans ce domaine à chaque opération menée sur la commune de Koungou. Démolitions des quartiers Jamaïque, puis Carobole et maintenant Talus 2, des progrès considérables ont été faits dans l’offre de relogement temporaire des familles. Nous sommes passés quasiment de rien à beaucoup en terme d’enquête sociale. Car en face, la résistance des habitants des zones insalubres aussi s’est musclée, qui a permis de faire évoluer favorablement leur prise en charge.

Pour autant, les réactions à la visite de la présidente de l’ANRU sur l’opération Talus 2, avec de multiples pancartes, développant un argumentaire rodé que reprenait une habitante, Fatima, qui interpellait le ministre ce mardi, portant notamment sur le maintien des cases en l’état, est totalement déconnecté de la réalité. Pente à 45°, éboulements réguliers, absence d’eau courante, d’évacuation des eaux sales, etc. Surtout au regard des propositions de relogement temporaire dans des lieux salubres, et avec accompagnement social à la clef, notamment l’aide aux devoirs pour les enfants.

Dans son argumentaire, le juge Cornevaux reproche aussi de n’avoir pas été informé à temps de l’offre de relogement. Suspendant l’opération de destruction pour les 20 familles requérantes sur 150.

« Il y a une professionnalisation de l’action »

« Les choses ont avancé », commente Olivier Klein après ses visites de terrain

Si les acteurs de l’ANRU et de la mairie de Koungou ont su innover sur cette opération expérimentale, nous avons interpellé Olivier Klein sur la capacité des opérateurs à proposer des logements « tiroir », en attendant que soient construits des habitations en dur, et sur les solutions qu’il pourrait avancer. Pas de réponse révolutionnaire de sa part.

« Je ne commenterai évidemment pas la décision de justice, mais le souhait du président de la République est d’accélérer les politiques de résorption de l’habitat insalubre. Beaucoup de gens vivent dans des situations indignes sur ce territoire, il faut proposer des relogements. Et quatre ans après ma visite à Mayotte, je vois que les choses ont avancé. Il y a eu une professionnalisation de l’action, un travail de concert entre les services de l’Etat et les élus, et les intercommunalités se sont renforcées, c’est essentiel pour travailler sur la politique de logement. Il reste les problématiques d’assainissement importantes. Les outils que l’Etat met à disposition sont renforcés par la capacité à travailler ensemble. »

Sur ce sujet, et lors d’une opération de démolition menée à Doujani, elle aussi suspendue pour les mêmes raisons, le juge des référés transmettait au Conseil d’Etat une question prioritaire de constitutionnalité posée par les habitants, portant sur des solutions de relogement adaptées, avec maintien de la scolarité des enfants, suivi médical, suivi social et intégration professionnelle. Précisément ce que propose l’opération expérimentale Hamachaka de proposition de relogement des habitants de Talus 2.

Il va falloir encore passer par plusieurs cases avant d’atteindre la perfection

Le ministre est donc venu prendre note, mais les acteurs sont en attente de moyens pour accroitre le parc d logement afin d’accélérer les procédures de destruction des zones insalubres.

Anne Perzo-Lafond

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