Ainsi l’écrivait Michel Audiard dans son adaptation du célèbre livre d’Alexandre Dumas, les trois mousquetaires : « Une amitié pour être bien trempée doit l’être dans le sang des autres » … Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nos amis les moustiques ont parfaitement compris le sens de cette métaphore des plus prolifiques sachant l’augmentation du nombre de cas de paludisme déclaré depuis l’année 2018.
Le palu ne connait pas la crise…
En 2020, l’organisation mondiale de la santé (OMS) avait ciblé 6 pays du continent africain (Ouganda, Nigeria, Burkina Faso, Angola, République démocratique du Congo et Mozambique) où la transmission avait augmenté présentant ainsi la plus forte concentration de cas de paludisme à échelle internationale, soit 55%.
Tel un produit de luxe qui s’exporte, il s’importe par logique en d’autres lieux et notamment en France métropolitaine où il a été recensé 2185 cas rien que sur la période 2021.
Notre île aux parfums n’est pas en reste avec 53 cas officiellement rapportés entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2022; dont près de 57% ont nécessité une hospitalisation et 10% ont été admis en réanimation.
Il est à noter que la principale concentration du nombre de cas précités a été établie sur l’année 2022, des suites de la réouvertures des frontières et de la libre circulation post-Covid des populations. Sur ces 53 cas exclusivement importés, 26% provenaient d’Afrique continentale, 2% de Madagascar et 72% de l’Union des Comores. L’Union des Comores justement où la situation sanitaire s’est fortement dégradée en ce sens, avec plus de 18 000 cas officiellement rapporté par l’OMS en 2019.
Une lutte sanitaire depuis 2014
Priorité de la politique publique sanitaire nationale tournée vers ses outre-mer, Mayotte est officiellement entrée en phase d’élimination de la malaria acquise localement selon l’OMS, avec moins de 10 cas recensés annuellement.
Exception faite pour l’année 2016 où il a été rapporté 18 cas de paludisme locaux. Depuis juillet 2020, aucun cas de paludisme acquis localement n’a été rapporté sur le département.
Piqûre de rappel
Le paludisme ou malaria est une maladie pouvant être mortelle qui est transmise par la piqûre d’un moustique exclusivement femelle, aussi appelé anophèle, bien souvent infecté par un micro-parasite : le Plasmodium. Il en existe 4 variantes responsables de l’infection du paludisme chez l’homme :
- Plasmodium falciparum,
- Plasmodium vivax,
- Plasmodium malariae,
- Plasmodium ovale.
Le falciparum étant le plus commun responsable des contaminations rencontrées sur notre territoire.
Extrêmement mobile durant toute sa vie, l’anophèle peut parcourir des centaines de mètres à la recherche de sang frais, principalement la nuit. Olfactivement stimulé au CO2 et donc très sensible aux odeurs, il peut être attiré également par les effluves pédestres.
Des programmes test en cours
Les actions de terrain menées depuis 2010, par l’agence régionale de santé à Mayotte (ARS) ont présenté des résultats concluants notamment par la distribution de moustiquaires imprégnées d’un pesticide, le deltaméthrine au niveau de la commune de Bandraboua, « foyer historique et le plus actif de paludisme à l’époque » nous rapporte l’antenne mahoraise de l’agence de santé publique. Depuis cette action a été élargie aux zones rurales où les risques sont plus notables.
Symptômes
Chez un individu non immunisé, les symptômes peuvent se déclarer 8 à 30 jours après la piqure infectante incluant possiblement :
- Fièvre
- Maux de tête
- Douleurs musculaires
- Fatigue chronique, affaiblissement
- Vomissements
- Diarrhées
- Toux
- Tremblements
- Transpiration intense…
Quelques gestes préventifs et préconisation
- Utilisation de répulsifs,
- Moustiquaires la nuit,
- Vêtements longs surtout à la nuit tombée,
- Sur prescription médicale, prise de médicaments antipaludéens.
En cas de suspicion, n’hésitez surtout pas à aller consulter un professionnel de santé.
MLG
Infos et contact :
www.santepubliquefrance.fr
Urgences sanitaires ARS Mayotte : 0269634791 ou ars976-alerte@ars.sante.fr