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Mamoudzou

Un nouveau recensement de la population mahoraise débutera jeudi prochain

Au 1er janvier 2023 la population sur le territoire de Mayotte s’établissait à environ 310.000 habitants, selon l’Insee (les chiffres officiels devraient bientôt être publiés). C’est 10.000 personnes de plus qu’au 1er janvier 2022.

Depuis 2021, le recensement prend à Mayotte la même forme que sur le reste du territoire français. Chaque année une enquête nouvelle est organisée avec quelques adaptations au territoire mahorais. Le recensement est ainsi la plus grosse enquête de sondage en France et a plusieurs objectifs. D’une part, établir la population officielle de chaque commune et d’autre part, actualiser les informations socio démographiques sur la population et les logements.

Cette année, 11 communes vont être recensées dans l’île

Du jeudi 2 février au samedi 11 mars une commune de – de 10.000 habitants (Mstamboro) et 10 communes de + de 10.000 habitants vont être recensées (Bandraboua, Bandrélé, Dembéni, Dzaoudzi, Koungou, Mamoudzou, Ouangani, Pamandzi, Sada et Tsingoni). Des agents recenseurs vont ainsi enquêter auprès de 10.250 logements. Ils effectuent d’ailleurs depuis environ trois semaines une tournée de reconnaissance afin d’établir une cartographie des lieux qu’ils vont visiter pour effectuer le meilleur comptage possible et recenser tous les lieux d’habitation concernés.

L’Insee Mayotte va commencer le recensement de la population jeudi 2 février

Ce recensement permettra ainsi de compter toutes les personnes qui habitent sur le territoire mahorais, quelles que soient leur nationalité et leur situation administrative. Les communes de – de 10.000 habitants seront recensées tous les 5 ans alors que celles de plus de 10.000 habitants le seront tous les ans.

Près d’une centaine d’agents recenseurs ont été recrutés pour l’occasion

Les agents recenseurs sont recrutés par les mairies et sont en général des habitants de la commune à recenser afin de mieux connaître le territoire sur lequel ils vont enquêter. Chacun d’entre eux va en moyenne recenser une centaine de logements.

Les agents recenseurs se rendront dans les logements, les établissements d’hébergement collectif nommés « communautés » (centres d’hébergement d’urgence, casernes de gendarmerie, …), les habitations mobiles et auprès des personnes sans abri, mais aussi dans les bangas. A Mayotte, ils sont formés par l’Insee et ont suivi une formation sur deux jours. Chacun d’entre eux devra rendre compte de son travail à la mairie et ceci de façon régulière. Les communes feront remonter les informations à l’Insee pour que l’institut analyse les données. Les agents devront être ainsi réactifs et au fait de ce qui peut se produire sur le terrain pour signaler tout changement.

Plusieurs façons pour recenser la population

Les gens pourront ainsi répondre à un questionnaire qui sera distribué dans leur boîte aux lettres. Il comporte environ 30 questions ayant trait à l’âge, la nationalité, la situation conjugale, le niveau de diplôme, la mobilité résidentielle, l’activité et la profession. Un feuillet « logement » leur sera aussi remis les interrogeant sur l’adresse, les caractéristiques du logement et la liste des personnes qui y vivent habituellement.

Autre possibilité, le recensement sur internet, qui est le plus simple et le plus pratique. L’agent recenseur fournit une notice aux personnes à recenser qui contient toutes les informations et des codes d’accès sécurisés. Les personnes sont libres de répondre quand elles le souhaitent dans les délais impartis. Les habitants se rendent sur le site www.le-recensement-et-moi.fr, une fois le questionnaire terminé, ils le valident et reçoivent un accusé de réception. L’agent recenseur en est informé par SMS. Dans ce cas, il ne sollicitera pas à nouveau les habitants. Par ailleurs, l’Insee précise que « les informations personnelles sont sécurisées et la confidentialité des données est assurée ».

Enfin, dernière méthode : l’interview, « qui est la méthode majoritaire à Mayotte, du fait du nombre importants de bangas… », précise Muriel Granjon, responsable du recensement de la population. L’agent recenseur se rendra directement au domicile des habitants en leur posant des questions et notera les réponses dans un document officiel. A noter que les agents parlent français et shimaoré. L’Insee Mayotte indique que le taux de réponse dans l’île aux parfums est en général supérieur à celui de la métropole puisque l’on dépasse les 97% !

Les populations vivant dans les bangas seront aussi recensées

Une méthode de comptage de la démographie « rigoureuse »

L’Insee Mayotte se défend du sentiment que « la population sur le territoire serait plus nombreuse que celle mesurée par l’institut ». En effet, d’après les enquêtes, la démographie dans l’île est galopante puisque la population aurait doublé de 1997 à 2017 (environ 250.000 habitants) avec une croissance plus rapide entre 2012 et 2017 qui s’établissait aux alentours de 4% par an, en corrélation avec l’augmentation du nombre de naissances. De plus, la densité de l’île s’élève à 805 habitants au km2 et près de la moitié des habitants sont de nationalité étrangère. L’Insee comptabilise ainsi la population étrangère et indique que « c’est l’ensemble de la population résidente qui est dénombrée dans le cadre du recensement, quels que soient son statut ou sa nationalité. Les agents recenseurs se rendent dans tous les quartiers, y compris les bangas ».

Par ailleurs, l’institut indique que « la consommation de riz dans l’île corrobore ses chiffres ». Pour cela il effectue régulièrement des estimations sur la base des importations de riz, même s’il reste prudent sur cette méthode. Toutefois, selon les chiffres de l’institut en 2020, 23.000 tonnes de riz ont été importés soit 81kg par an et par habitant pour une portion journalière de 220g. « Ce chiffre est cohérent avec les consommations de riz des pays avoisinants, aux habitudes alimentaires semblables à celles de Mayotte, bien que plus pauvres ». Enfin, de nombreuses arrivées sur le territoire seraient mieux perçues par rapport aux départs vers l’Hexagone qui eux seraient moins visibles.

En devenant le 101e département français en 2011, Mayotte a acquis par la suite le statut de région ultrapériphérique de l’Union européenne (2014). Le recensement de la population mahoraise est donc primordial puisque c’est en fonction de leur nombre d’habitants que les communes de l’île toucheront des dotations financières plus ou moins importantes de la part de la France, mais aussi de l’U.E.

Benoît Jaëglé

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