En partenariat avec les collectivités et conformément aux directives européennes, l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Mayotte assure chaque année le contrôle sanitaire de l’ensemble des zones de baignade déclarées sur le territoire. Cette prérogative revêt un véritable enjeu de santé publique au regard de la fréquentation des plages tout au long de l’année.
Des analyses mensuelles
Le suivi réalisé par l’ARS permet dès lors d’éviter que les baigneurs ne s’exposent à une eau pouvant présenter des risques sanitaires. Au total, en 2022, informe l’ARS, « 34 sites de baignade ont fait l’objet d’un contrôle sanitaire dont 5 où la qualité de l’eau a été jugée ‘insuffisante’ ». Mensuellement, sur chaque site identifié, des prélèvements en eau ont été réalisés. Ces derniers ont été analysés par le Laboratoire Vétérinaire d’Analyse Départemental du Conseil Départemental de Mayotte ; l’objectif étant « de rechercher des indicateurs bactériologiques de contamination fécale et de vérifier que les résultats ne dépassent pas les limites de qualité fixées par la réglementation ». Grâce aux 544 analyses bactériologiques réalisées, l’ARS a été en mesure de classer les eaux de baignade en quatre niveaux de qualité (excellente, bonne, suffisante, insuffisante) au regard de la présence de germes indicateurs de contamination fécale.
Quatre catégories pour juger la qualité de l’eau
Sur l’ensemble des 34 sites, 11 présentent une qualité de l’eau excellente, 14 une eau bonne, 4 une qualité suffisante et 5 une qualité insuffisante. Parmi cette dernière catégorie figure les sites de baignade d’Ambato, Sohoa Bé, les 3 baobabs, Mbouini village et Koungou collège. A noter que l’ARS précise qu’ « après plusieurs classements en qualité ‘Insuffisante’, le site peut être définitivement fermé à la baignade pour des raisons sanitaires ». Par ailleurs, dès lors qu’un résultat d’analyse présente un dépassement ponctuel des limites de qualité, l’agence « demande aux maires, responsables des eaux de baignade, la fermeture temporaire du site », à l’instar du site de Musicale Plage dernièrement.
Une vingtaine de fermetures temporaires de sites de baignade
Au cours de l’année 2022, 21 recommandations de fermetures temporaires pour des raisons sanitaires sont intervenues sur 15 sites, tels que les plages de Dzona et de Sakouli à Bandrélé, la plage de M’bouini à Kani-kéli, la plage du Pendu à Mamoudzou ou encore la plage de Tahiti Plage et Mtsangabeach à Sada. A noter, que 92 % des mauvais résultats surviennent entre novembre et avril en raison des pluies. Ces dernières « ont tendance à lessiver les ravines et les canaux d’eaux pluviales accueillant déchets et rejets d’assainissement », renseigne l’ARS. A ce titre, l’agence recommande « d’éviter la baignade au cours des 72h qui suivent un épisode pluvieux ». En effet, la dégradation de la qualité de l’eau est liée, selon l’ARS, « à la présence d’eaux usées non ou insuffisamment traitées, voire des eaux pluviales contaminées ou une sur-fréquentation des sites ». Certes des pollutions accidentelles peuvent survenir, rappelle l’agence.
Afin de profiter en toute quiétude des sites de baignade, il appartient aux communes d’informer le public sur la qualité de l’eau. En outre, les résultats des 21 plages déclarées à l’Union européenne peuvent être consultés en direct (ici). Un dépliant sera également mis à la disposition du public dans les mairies et au niveau des présentoirs touristiques afin de rappeler les enjeux du contrôle sanitaire et identifier les sites de baignade sans risque aucun.
Pierre Mouysset