« Le mouvement que nous lançons aujourd’hui était prévu de longue date. Le gouvernement est sur plusieurs fronts, nous aussi ! Notamment en faveur des salaires et du pouvoir d’achat des personnels de l’Éducation nationale », s’exclame Henri Nouri, secrétaire départemental fsu et secrétaire général Snes/fsu.
L’Éducation nationale n’attire plus les candidats
Ce que reproche, entre autres, les syndicats au gouvernement est l’absence de reconnaissance des personnels, de leur travail et de l’investissement qu’ils font dans les missions de service public et d’intérêt général. « Nous profitons de la grande mobilisation qui aura lieu le 19 janvier contre le report de l’âge légal de la retraite à 64 ans pour montrer au gouvernement les nombreuses difficultés que connait l’Éducation nationale en matière de recrutement », poursuit Henri Noury. En effet, au-delà du manque de candidats pour passer les concours, beaucoup de personnels quittent cette institution car lassés ou dégoûtés, ce qui fait qu’il y a de nombreux postes non pourvus.
Augmenter le point d’indice des fonctionnaires
Mais ce n’est malheureusement pas tout, puisque les syndicats revendiquent également une hausse du point d’indice, qui sert de base de rémunération pour les fonctionnaires. « Nous voulons sortir de la dégradation constante depuis une vingtaine d’années concernant le point d’indice qui n’a connu aucune amélioration. Il y a un décalage de plus en plus important entre les salaires et l’inflation », s’insurge le secrétaire départemental de la fsu. Pour pallier à ces différents problèmes les syndicats proposent d’appliquer certaines mesures dont « Une hausse de 10 % de la valeur du point d’indice immédiate, l’indexation sur les prix de la valeur du point d’indice pour suivre l’inflation, et de mettre 70 points d’indice sur l’ensemble de la grille à chaque échelon afin d’augmenter l’attractivité pour cette profession, indique le responsable syndical. Nous estimons qu’il doit y avoir une hausse sans contrepartie, à l’inverse de ce que nous demande le gouvernement. Il n’en est pas question ! ».
Des conditions de travail dégradées
Autre grief que les syndicats reprochent au gouvernement concerne les conditions de travail qui sont de plus en plus difficiles. « Les tâches sont plus nombreuses qu’auparavant. Les enseignants font en moyenne 42 heures par semaine entre les cours, la préparation de ces derniers et les corrections. Ils doivent être rémunérés en conséquence ». Mayotte n’échappe pas à ce problème, bien au contraire. La situation sur le territoire est très compliquée et il y a d’énormes difficultés de recrutement. « Dans l’île il y a moins de mutations et moins de professeurs expérimentés disponibles pour venir ici. L’idéal serait de diminuer le nombre d’élèves par établissements, constate le syndicaliste. Ici la contractualisation est pratiquée à grande échelle. Les personnes contractuelles ont un statut précaire avec notamment l’absence de garanties et moins d’indépendance vis-à-vis de la hiérarchie. Nous souhaiterions que les contractuels deviennent titulaires ». Selon les syndicats, à Mayotte, 25% des enseignants seraient des contractuels dans le premier degré et plus de 50% dans le second degré. Le rectorat a confirmé que 300 postes seraient créées mais il n’y aurait personne pour les pourvoir, regrette la fsu. « Mayotte souffre d’un problème d’attractivité. Il faudrait une contractualisation massive et un niveau d’indexation plus haut, au moins identique à celui de La Réunion ».
A en croire les syndicats, la mobilisation contre le report de l’âge légal de la retraite et les revendications des personnels de l’Éducation nationale vont être très suivies « d’après les remontées que nous avons… ». D’autres journées de mobilisation sont à prévoir qui pourraient s’étaler sur plusieurs semaines car au-delà du fait que « Notre système de retraites actuel n’est pas en danger, il n’y a aucune urgence financière, il n’est pas acceptable non plus pour la société que la jeunesse n’est pas droit à un service public d’éducation décent et de qualité », s’alarme Henri Noury.
B.J.