« Il faut penser aux piétons »
Hadidja, originaire de Labattoir, nous donne son point de vue : « Il faut beaucoup plus penser aux piétons. Si la circulation en voiture devient difficile lorsque la route est inondée alors imaginez la peine des piétons. Marcher sans savoir dans quoi tu vas tomber, être éclaboussé par les voitures qui passent ect… c’est compliqué. Depuis les fortes marées de 2019, il y’a eu quelques travaux d’aménagement qui ont été faits, mais pas suffisants sur le long terme malheureusement. Et je pense que l’ensemble de la population sera d’accord sur ça, piétons ou automobilistes. »
Les hautes marées de 2019 : sonnette d’alarme d’une triste réalité
Lorsqu’on parle d’inondation, tout le monde a en tête l’épisode de 2019*. Un résident de Pamandzi avoue avoir été « choqué » comme il nous l’explique : « Je fais souvent des aller-retours de Pamandzi à Dzaoudzi et le boulevard des crabes est la seule route pour effectuer ces trajets. Les hautes marées de 2019 qui étaient allées jusqu’à 4 mètres m’avaient choquée. Mais tout cela nous ramène à une réalité : l’île ne cesse de sombrer. Des aménagements durables sont les bienvenus. »
« C’est en étude »
Saïd Omar Oili, maire de Dzaoudzi-Labattoir et président de la Communauté des communes de Petite Terre, avait été interpellé récemment à ce sujet. Voici ce qu’il nous confiait: « Il est vrai qu’il faut des travaux d’envergure car l’île s’enfonce de plus en plus. La zone du boulevard des crabes est particulièrement visée par ces travaux à cause de sa conception qui ne prévoit pas de système d’évacuation des eaux. Des gros travaux souterrains ainsi qu’un viaduc pour permettre à l’eau de circuler sont nos objectifs pour empêcher la disparition de cette route. Tout a déjà été évoqué et c’est en étude. En attendant, certains travaux qui vont dans ce sens ont déjà commencé. »
Pour ne pas arranger les choses, l’apparition du volcan sous-marin à l’est des côtes depuis quelques années, a fait sombrer l’île de plus de 15 cm. On ne pourra pas s’en prendre au volcan puisque la réalité est que le niveau de la mer ne cesse de monter: plus de 19 cm d’augmentation entre 1901 et 2010 d’après le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Toujours d’après eux, via un rapport datant de 2018, une augmentation du niveau de la mer de plus de 1,10 m est estimée d’ici 2100. Les aménagements de l’ensemble des infrastructures seront décisives.
Houmadi Abdallah
*en 2019, des hautes marées de plus de 4 mètres de haut avaient provoqués une grosse inondation du boulevard des crabes