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Mamoudzou

Le marché de Noël fait la part belle à l’artisanat local

A l’occasion des célébrations de fin d’année la Ville de Mamoudzou a lancé officiellement les festivités, hier, en inaugurant la 2e édition de Momojou en fête. Cette année, cet événement est co-organisé avec la CADEMA et la Ville de Dembéni qui accueillera la 1ère édition de Dembéni en fête les 22, 23 et 24 décembre.

Il y avait une petite foule ce jeudi matin sur la place de la République à Mamoudzou. La 2eédition de Momojou en fête a attiré bon nombre de badauds venus voir les stands d’artisans ainsi que les animations de Noël. Durant 3 jours, jusqu’au samedi 17 décembre, petits et grands pourront flâner dans les allées et découvrir des produits locaux et échanger avec les commerçants. La population pourra également profiter de concerts, de manèges ainsi que de nombreux stands de restauration. Le chalet du Père Noël accueillera enfants et parents pour prendre une photo souvenir. Les plus grands pourront faire leurs cadeaux de Noël grâce à la vingtaine d’artisans venus exposer leurs produits comme des bijoux, des vêtements, ou encore tout ce qui concerne les arts de la table. La mise en place de cet événement vise aussi à soutenir l’économie locale et touristique en mettant en valeur les savoir-faire du territoire. Un événement proposé par la CADEMA et la mairie de Mamoudzou.

Un marché de Noël de grande ampleur, une première sous cette configuration !

Des créations artisanales surprenantes

Parmi les artisans commerçants présents lors de cet événement figure la créatrice de bijoux Lodo Factory qui est installée sur le marché de Noël de Petite-Terre près de l’aéroport. La particularité de cette artiste-créatrice est qu’elle fabrique plusieurs sortes de bijoux en ivoire végétal. « C’est une graine de palmier, explique-t-elle. Au bout d’un certain temps elle devient marron et dure, c’est à ce moment-là que je commence un travail minutieux à la main de ponçage et de polissage ». Lodo, de son prénom Laudoria, qui vit à Mayotte depuis 20 ans a découvert l’ivoire végétal il y a seulement quelques mois. « Cela fait environ 8 mois que j’ai découvert cette matière. C’est un ami pépiniériste qui m’a dit que les palmiers faisaient des graines avec de l’ivoire végétal. Cela a éveillé ma curiosité ». Cette créatrice n’en est pas à son coup d’essai puisque déjà en 2002 lors de son arrivée dans l’île, elle fabriquait des œuvres en noix de coco. « Je me suis découverte une passion et un attrait pour la création de bijoux en noix de coco », sourit-elle. Puis en 2015, son imagination créative débordante lui fait faire des bijoux à base de languettes de cannettes métalliques. Aussi, pour fabriquer ses bijoux en ivoire végétal, Lodo attend patiemment que les graines tombent de l’arbre. « Je suis dépendante de la nature. Je la laisse faire car il est hors de question que je l’abime pour faire des bijoux, insiste la créatrice. Il faut attendre environ 6 ou 7 mois pour que ça pousse et que la graine tombe… ».

Les bijoux made by Lodo Factory

Une fois la graine ramassée, elle enlève le contour, l’écorce. « Je travaille uniquement à la main. Je gratte délicatement la peau avec un cutter ensuite j’utilise du papier à poncer puis je poli très finement le grain ». Lodo peut travailler jusqu’à une dizaine de graines par jour. « Si j’arrive à en faire autant c’est que j’ai la technique maintenant ! ». Cette créatrice a aussi la particularité de mélanger les différentes matières. « Tout ce que je peux travailler, bambou, ylang, noix de coco, … J’essaie de le transformer en bijoux et d’associer les différentes matières ensemble ». La créatrice a une clientèle fidèle avec qui elle échange mais elle travaille aussi sur commande. Les bijoux sont à des prix accessibles notamment en cette période des fêtes de Noël. Cela va de 5 euros pour un bracelet pour enfant à 50 euros pour un pendentif en rondelle de noix de coco. Son prochain challenge en 2023 est de créer des bijoux pour une nouvelle clientèle : « On me demande beaucoup de bijoux pour homme. Je vais analyser, observer et voir selon mon inspiration ».

Benoît Jaëglé

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