Le parking du cinéma Alpa Joe semble devenir, malgré lui, un lieu d’événements, de rencontres et de manifestations socio-économiques et culturelles, assez éloigné de sa fonction première, pour l’heure caduc, d’accueillir les véhicules des spectateurs souhaitant assister aux projections cinématographiques. Il en est ainsi de la Journée à destination des organismes de formation organisée, entre autres, par le Groupement d’Intérêt Public (GIP) Carif Oref et Pôle emploi Mayotte.
Soutenir les organismes de formation dans leur démarche de certification
« L’objet de cette journée est de faire le bilan de l’accompagnement dans le cadre de l’axe transverse du pacte ultramarin d’investissement dans les compétences », renseigne Youssouf Moussa, directeur du GIP. L’axe transverse mentionné vise à accompagner les acteurs de l’orientation et de la formation professionnelle afin qu’ils puissent monter en compétences et donc accroître la qualité de l’écosystème de la formation professionnelle. Cette démarche est des plus essentielles compte tenu du « taux de chômage que nous avons à Mayotte », souligne Youssouf Moussa. Avec la loi de 2018 portant sur l’avenir professionnel, les organismes de formation sont depuis janvier 2022 obligés d’avoir une certification de qualité dite « Qualiopi » pour continuer à travailler avec des financements publics. Selon le site du ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, la marque de certification Qualiopi vise notamment à « attester de la qualité du processus mis en œuvre par les prestataires d’actions concourant au développement des compétences » et de « permettre une plus grande lisibilité de l’offre de formation auprès des entreprises et des usagers ».
Accompagner la digitalisation des formations
Afin d’aider les structures de l’île à être certifiées, « l’Etat et le Conseil départemental en 2019 ont décidé de mettre en place un accompagnement de tous les organismes de formation », note le directeur du GIP Carif Oref ; l’objectif étant que ces organismes puissent maintenir leur appareil de formation et ainsi être opérationnels auprès « des jeunes, des demandeurs d’emploi, des salariés mais aussi pour répondre aux besoins en compétences du marché du travail », détaille Youssouf Moussa. Outre cette démarche d’aide à la certification, l’accompagnement auprès des organes de formation s’est également opéré au niveau de l’aide à la digitalisation des formations à distance. Un enjeu de taille comme le rappelle le directeur du GIP car lors de la crise sanitaire, l’appareil de formation de l’île a été « complétement paralysé » avec « plus de 80 % de nos actions de formation sur le territoire qui ne pouvaient pas maintenir une continuité pédagogique ».
Diversifier les œuvres de formation en réponse au besoin du territoire
Grâce à l’enquête du ministère du Travail, menée durant cette période sanitaire, réalisée par le réseau Carif Oref, « on a constaté que Mayotte était le territoire le plus impacté », précise Youssouf Moussa. Pour pallier ce déficit, l’Etat et le Conseil départemental ont donc accompagné les organismes de formation sur leur capacité à pouvoir développer des formations à distance. L’accompagnement s’est également orienté vers les aides à la structuration de ces organismes ainsi qu’au développement des filières de compétences qui y sont proposées. En effet note le directeur du GIP « on a également constaté que sur pas mal de filières de développement économique dites stratégiques par le Conseil départemental, il n’y avait pas forcément les offres de formation pour aider les entreprises à acquérir les compétences nécessaires ». Cette journée a donc été l’occasion de dresser le bilan de l’ensemble des démarches engagées auprès des organismes de formation et de favoriser le retour d’expérience. Une gageure au regard de l’ambition des actions menées en faveur du développement du tissu économique de l’île, en témoigne la sortie progressive de terre de la Technopole de Mayotte.
Pierre Mouysset