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Un forum sur la formation pour insérer tous les publics, même les plus éloignés

Tous les profils étaient présents lors du 1er Forum de l’insertion professionnelle et de la formation du Carif-Oref. De celle qui veut devenir infirmière, à celui qui a découvert le métier de matelot. Pour certains, une dernière chance pour s’en sortir.

C’était une première pour les organisateurs du Carif-Oref, ce Centre animation ressources d’information sur la formation-Observatoire régional emploi formation très présent sur le territoire français. Il est à Mayotte cofinancé par le conseil départemental, l’Etat et les partenaires sociaux.

Une bonne partie de ce que Mayotte compte comme outil de formation était présente à ce 1er Forum de l’insertion professionnelle et de la formation qui se tenait jeudi dernier à la MJC de M’gombani. Ils étaient une quarantaine à avoir investi de leurs stands et banderoles la MJC et à accueillir jeunes et moins jeunes venus en nombre, envoyés par Pôle emploi, la Mission locale, ou encore par les organismes encadrant des chantiers d’insertion.

Pour Ben Abdou Madi Charif, Chargé d’ingénierie formation pour le PLIA (Plateforme de Lutte contre l’illettrisme) et Fatima Abdou Saïd Ndzakou, conseillère numérique à la Cité des métiers, cette première ne sera pas isolée : « Nous espérons la reconduire chaque année, car c’est une de nos missions au Carif-Oref, nous sommes les plus gros fournisseurs de formation et d’emplois. Nous avons ciblé les métiers en tension, dont la santé et la sécurité, en nous basant sur le Schéma régional de la Formation professionnelle, accompagné par les partenaires sociaux dont le Medef ».

Faire le pas pour se rendre à ce Forum, c’est pour beaucoup de jeunes déscolarisés tourner le dos à l’errance pour tenter de trouver des débouchés, « ceux qui sont en situation d’analphabétisme, d’illettrisme ou d’illectronisme peuvent trouver ici une insertion », souligne Ben Abdou Madi Charif. Avec un problème de taille, les papiers.

Ben Abdou Madi Charif et Fatima Abdou Said Ndzakou se sont appuyés sur les documents existants pour cibler les métiers en tension

Le maritime, une voie pas encore assez tracée pour des iliens

Dirigeant ses pas vers le RSMA aux côtés de ses potes, Inaya nous gratifie d’une moue, « c’est pour ceux qui ont la nationalité ici madame ». Sur les autres stands, on fait du cas par cas, « on essaie de trouver des solutions », nous explique sobrement un intervenant dans le secteur de la sécurité. Car il vaut mieux pour ces jeunes une insertion en emploi que dans la rue.

Apprentis d’Auteil a envoyé une quarantaine de jeunes du dispositif Hima Shababi, « nous sommes comme un sas pour ces jeunes déscolarisés. Nous travaillons avec eux leurs projets professionnels et nous levons les freins, comme l’accès à la Sécu ou le compte en banque », explique une éducatrice.

Parmi eux, Anchicdine, « je cherchais une formation d’agent magasinier, mais je vais sans doute m’orienter vers celle de matelot à la pêche ». L’école d’Apprentissage Maritime (EAM) est la seule représentante des formations maritimes. Sur une île où le conseil départemental fait de l’économie bleue une des priorités, on peut faire mieux… Une carte de séjour est nécessaire pour s’inscrire à l’EAM sur les formations de matelot, contrairement à ceelles de capitaine où la nationalité française est requise, nous explique sa représentante.

Moumine elle, voulait s’orienter vers le métier d’assistante en école maternelle, « j’ai trouvé une formation Vie de famille », et Djasma est un peut dépitée, « je voulais être serveuse dans un restaurant, mais j’ai trouvé une formation à Mtsamboro, c’est trop loin, j’habite Cavani ».

100% d’insertion dans la sécurité

Le SMA conserve toute son aura auprès des jeunes

Une table qui ne désemplit pas est celle de l’OIDF (Organisation Ingénierie Développement Formation), une cinquantaine de jeune y seront passés dans la matinée, « nous proposons des formations au BTP, à la sécurité, habituellement nous touchons les jeunes sur place, à la Mission locale ou à Pôle emploi ». Et selon les représentants de l’organisme de formation, le taux d’insertion est plus que réjouissant, « sur 12 personnes formées, nous en insérons en emploi 10, et dans le secteur de la sécurité, c’est du 100% ». Un taux à faire pâlir d’envie le RSMA, habituellement le seul fournisseur de taux d’insertion élevés, et encore, une grosse partie part en formation. Le Régiment dont la caravane trône sur le parking de ma LJC, a l’avantage de proposer un cadre militaire qui forme au savoir vivre et savoir être autant qu’à l’emploi.

Insérer dans les métiers de la sécurité des jeunes qui auraient pu être de l’autre côté de la barrière est une des solutions majeures, et ouvre encore un éventail large d’accès, « malgré le durcissement des mesures, par le Conseil national des activités privées de sécurité, un titre de séjour est suffisant pour postuler, mais obligatoirement renouvelé sur les 5 ans qui suivent et le jeune doit avoir un diplôme de niveau 1* ».

Les métiers de la santé demandent un certain niveau d’études

Le dispositif CitésLab – Révélateurs de Talents, porté par la couveuse Oudjerebou, était présenté aux organismes de formation, qui peut récupérer les jeunes porteurs de projet habitant un quartier prioritaire de la politique de la ville, CADEMA, Petite Terre ou Interco Nord, pour les orienter vers les acteurs adéquats, « nous avons un rôle de détection de ceux qui ont une idée, pour monter le projet avec eux et assurer le suivi », indique Oirdi Anli, chef de projet de CitésLab, flyers à la main.

Anne Perzo-Lafond

* Correspondant à une sortie en cours de 1er cycle de l’enseignement secondaire (de la 6e à la 3e) ou à l’abandon en cours de CAP ou BEP avant l’année terminale, aucun diplôme n’est acquis

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