Quand la chaine Public-Sénat s’intéresse à nos bouturages de coraux

Le projet Future Maore Reefs a fait l’objet d’un reportage de la chaine parlementaire. Cinq structures artificielles pourraient voir le jour, pour combler les emprises sur le lagon.

Cela ne se voit pas toujours, mais Mayotte est en plein développement. Il n’y a qu’à scruter les carnets de commande du BTP pour s’en rendre compte. Avec plusieurs ouvrages qui vont déborder sur le lagon. Le rallongement de la piste d’aéroport en est un, les 7 très attendus pontons de pêche qui doivent garnir les littoraux, un autre, l’aménagement du front de mer. Et des pontons de plaisance sont aussi en réflexion, ne serait-ce que l’agrandissement des ports de Mamoudzou et de Dzaoudzi.

Pour anticiper sur l’inévitable chamboulement sous-marin que cela va induire, des études sont en cours. Future Maore Reefs a déjà fait l’objet d’un reportage dans nos colonnes. Menée par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et financée par le Plan de relance, elle est interdisciplinaire et s’intéresse autant à la relation de la population avec son environnement, qu’à la compréhension de la dynamique des récifs coralliens, leurs différentes résiliences, etc. Car sur les 825 espèces de coraux présents dans le monde, Mayotte en recèle 150.

L’étude en cours teste notamment la replantation corallienne, « on ne peut pas bouturer comme ça tout azimut sans savoir si ce qu’on bouture est pertinent d’un point de vue écologique, si ça va être résilient, viable à long terme, donc on s’intéresse à ces questions-là », nous avait expliqué Aline Tribollet, directrice de recherche de l’IRD.

Aline Tribollet et François Guilhaumon, les coordinateurs du projet

Un point sur la piste longue mi-septembre

L’expérience a fait l’objet d’un reportage diffusé ces jours ci par la chaine Public Sénat. On y voit les membres de l’IRD effectuer des prélèvements et des relèvements sous-marins, « nous cherchons à étudier la capacité des fonds à compenser les pertes de coraux liées aux aménagements de territoire à Mayotte », renseigne François Guilhemont, Chargé de recherche à l’IRD.

Pour Christophe Fontfreyde, Directeur du Parc Naturel marin (PNM) que nous avons contacté, il s’agit de répondre à une logique en 3 étapes données par la loi, « éviter, réduire, compenser. Eviter de détruire, Réduire le plus possible les dégradations et dans ce cas, Compenser les pertes. Si l’expérience est concluante, pourquoi ne pas fabriquer les récifs coralliens artificiels ici à Mayotte ?! », s’enthousiasme-t-il Et selon le reportage, 5 structures artificielles de coraux pourraient être mises en place pour compenser les destructions à venir.

Du côté du projet de rallongement de la piste, les choses avancent, avec une préférence pour le scénario 2, moins impactant pour le lagon. « Mais nous sommes toujours dans une phase de mesure d’impact et des compensations », nous rapporte Christophe Masson, Chargé du dossier à la DGAC, qui annonce un point général sur l’avancée du dossier « mi-septembre. »

En attendant, les bouturages de coraux sont une des pistes… de réflexion.

A.P-L.

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