Madagascar: la police tire sur un mouvement de foule, faisant au moins 19 morts*

Une suspicion d'enlèvement d'enfant a provoqué la colère des habitants d'Ikongo, qui se sont déplacés en masse devant la caserne de gendarmerie pour semble-t-il, se faire justice eux-mêmes. Les gendarmes ont ouvert le feu.

Selon les premiers témoignages, neuf personnes seraient mortes sur le coup, puis 5 autres ensuite, donnant un total de 14 personnes ayant perdu la vie, mais la gendarmerie communique sur le chiffre de 11 morts*.

Selon les premières explications, à la suite de la disparition d’un enfant albinos, les autorités suspectnt un enlèvement. Cette maladie qui dépigmente la peau est encore vue comme une malédiction dans certains pays de la zone, et ce qui en sont atteints sont parfois chassés de leurs communautés, enlevés et maltraités.

Informés de l’arrestation de quatre suspects, des habitants ont décidé de se rendre au commissairiat pour se faire justice eux-mêmes, rapporte Le Monde. « Dans la matinée, ils se sont rendus devant la caserne de gendarmerie et ont demandé qu’on leur remette les quatre suspects », selon M. Razafintsiandraofa, député du district d’Ikongo, au Sud-Est de Madagascar.

Selon des propos tenus à l’AFP par une source proche de la gendarmerie, ce serait 500 personnes munies d’armes blanches, machettes et bâtons, et de pierres, qui auraient tenté de franchir le périmètre de sécurité installé par les gendarmes. Ces derniers auraient alors tiré, tout d’abord en l’air, puis sur la foule. Selon le médecin en chef de l’hôpital local neuf personnes seraient mortes sur le coup, et sur 33 blessés, cinq seraient décédés à l’hôpital. La gendarmerie évoque un bilan de 11 morts et 18 blessés.

L’ONU avait mis en garde les autorités malgaches (Photo APL/JDM)

Une enquête parlementaire devrait être demandée par le député Razafintsiandraofa, pour y voir plus clair dans la succession d’évènements et au regard des suspicions régulières de violations des droits humains pesant sur la police malgache.

Plus d’une douzaine d’enlèvements, d’attaques et de meurtres contre des albinos ont été signalés au cours des deux dernières années, selon les Nations unies, qui ont exhorté, pas plus tard qu’en février de cette année, Madagascar à prendre des « mesures immédiates » pour protéger les personnes atteintes d’albinisme, « elles vivent dans la peur et continueront à risquer d’être attaquées si des mesures urgentes ne sont pas prises », avaient déclaré les experts.

A.P-L.
* Initialement annoncé à 11, le nombre de décès se montait à 19 ce mardi à 13h

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