« L’harmonie, c’est avant tout le vivre ensemble ». Dans son discours d’introduction, le premier édile de Mayotte est revenu longuement sur la nécessité « du vivre ensemble de toutes les communautés sur le territoire de Mamoudzou » rappelant que « sans des femmes comme vous je pense qu’une partie de Mamoudzou et de Mayotte aurait beaucoup perdu ». Une allusion en demi-teinte par rapport aux actes de vandalismes perpétrés la veille dans deux écoles de la commune du chef-lieu.
Valoriser les aînés et les inciter à s’engager dans les actions sociales
Si la consternation était encore palpable, Ambdilwahedou Soumaïla entend résolument « continuer à créer les conditions du vivre ensemble » avec « les élus et le Centre Communal d’Action Sociale de Mamoudzou». A ce titre, l’événement de ce mercredi matin s’est inscrit dans la droite ligne de l’élection Miss Coco du 11 mars dernier, organisée par le CCAS de Mamoudzou. Roukia Aboudou, originaire de Doujani, avait alors conquis le jury et remporté le titre. Placée sous le signe de « Zamantalouha », l’élection visait à mettre en valeur les aînés ainsi que les traditions dont ils sont les garants.
Le maire a donc souhaité poursuivre ce moment de communion entre les candidates de ce concours en les invitant à se retrouver dans la salle délibération Abdallah Houmadi. « C’est l’occasion pour le maire de les rencontrer car ils n’avaient pas encore eu l’occasion de le faire », témoigne Anziza Daoud, directrice du CCAS de Mamoudzou. Mais au-delà de cette rencontre, il s’agit aussi « de les inciter à s’engager au sein du CCAS », poursuit-elle.
Les aînés sont la mémoire vivante du territoire
Si les vacances sont propices aux événements à destination des jeunes, les aînés ont aussi droit à leurs manifestations. « De par leur engagement au sein du CCAS, il y a tout un travail de transmission, des actions intergénérationnelles, pour transmettre le savoir et les traditions orales », précise la directrice. Garants des traditions orales de Mayotte, le risque est ainsi de voir tout un pan de la culture mahoraise disparaître en même temps que les aînés.
La sauvegarde de ce patrimoine n’est donc possible qu’avec la participation des personnes âgées afin de transmettre aux nouvelles générations leurs savoirs. Véritable « bibliothèque vivante », l’interaction ne peut que susciter éveil et curiosité. Un moyen aussi de transmettre et parfaire l’éducation et le cadre de vie des jeunes de la commune afin de « tirer le territoire de Mamoudzou vers le haut ».
Pierre Mouysset