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Des Assises de la parentalité ce lundi, pour tenter de répondre à la « casse sociale »

Face aux délitement des familles sous plusieurs effets, les parents sont démunis, c'est l'incompréhension entre eux et leurs jeunes. Pour tenter d'y voir clair, et de "se réapproprier l'espace public", des débats sans tabou sont organisés par les Céméa du 23 au 25 mai au CUFR.

« Face à l’aggravation des actes de délinquance juvénile non contrôlables et à la montée de la criminalité, il est nécessaire de mobiliser tous les acteurs de l’éducation », alerte .

« La notion de famille dans la société mahoraise ne se limite pas aux parents. La famille, initialement, c’était la maison qui réunissait ses membres, ceux qui vivaient sous le même toit et alentour : le père, la mère, les frères, les sœurs, les cousins, les cousines, les neveux… mais également les grands-pères, les grands-mères, les tantes, les oncles, ainsi que la communauté du quartier ou du village entier ! », rappelle en préambule l’association Céméa qui organise du 23 au 25 mai les Assises de la parentalité au CUFR de Dembéni.

À chaque tranche d’âge correspondent des compétences socioculturelles et un niveau de responsabilité que la société va observer chez chaque individu, lui permettant de trouver sa place crescendo dans les différents milieux. Or, le décalage entre les changements qui animent la société mahoraise et la perception qu’en ont les habitants est susceptible de conduire à une situation d’incompréhension auprès de la population des résidents, aujourd’hui très hétéroclite : la jeunesse, les mineurs isolés, les enfants de parents vivant dans les périphéries des villages, en situation régulière ou non, les enfants non scolarisés.

Les Céméa proposent régulièrement des séances de jeux en famille

La conséquence, c’est qu’il est impossible aujourd’hui, pour une bonne partie de la population, de suivre ces changements qui surviennent parfois sans cadre, au risque de s’y perdre, et les parents démunis ne parviennent plus à jouer leur rôle de premier éducateur de leurs enfants. On vit donc une incompréhension globale. »

Avec l’espoir que ce ne soit pas trop tard : « Disons-le clairement, nous vivons aujourd’hui une sérieuse casse sociale. Et nous ne pouvons qu’espérer qu’elle ne soit pas encore trop profonde. Cependant, elle risque de s’amplifier si, en dépit de la prise de conscience collective, les acteurs n’entreprennent des actions concrètes pour y faire face. »

C’est pour cette raison que Archimède Saïd Ravoay, formateur et animateur aux Céméa, propose les Assisses de la parentalité du 25 au 28 mai 2022 autour des points suivants :
– Dans notre action, nous refusons de stigmatiser ou de catégoriser a priori « les jeunes », a fortiori ceux qui rencontrent des difficultés. Ce sont ces dernières, leurs causes et leurs origines qui doivent être identifiées.
– De même, nous ne considérons pas les adultes comme démissionnaires ou incapables. Nous savons que, le plus souvent, ils sont volontaires pour rechercher les moyens de faire face, se repérer, renouer le dialogue.
– Nous voulons donc privilégier l’écoute et l’échange pour que puisse être précisée la source de la difficulté, évoquer les pistes de solutions supportables pour avancer.
– Enfin, nous pensons qu’il n’y a pas de « petites » difficultés. Nous devons proposer des axes d’amélioration tels qu’un espace d’éducation, pour mettre fin à la rupture de l’apprentissage à l’école, à la maison, dans le village…

Ces Assises vont cibler des objectifs, notamment aider les parents, et plus généralement les adultes :
– à se réapproprier l’espace public, des paroles et des actes au quotidien, porteurs de transmission et de valeurs sociales ;
– à leur redonner confiance en renforçant leurs compétences éducatives, afin qu’ils puissent gérer plus efficacement les relations avec leurs enfants et affirmer leur place prépondérante face aux défis de la vie quotidienne.

Pour ce faire, 4 tables rondes sont organisée autour des thématiques suivantes…
. Lundi 23 mai, Table ronde 1 : Le rôle des parents : que dit le droit à Mayotte, dans l’éducation traditionnelle ? Y aurait-il une loi qui autorise les parents à ne pas assurer l’éducation de leurs enfants ?
. Lundi 23 mai, Table ronde 2 : Sources de difficultés, les évolutions rapides et les révolutions dans la société mahoraise, les nouvelles familles, les familles en périphérie. Et les jeunes parents ?
. Mardi 24 mai, Table ronde 3 : La transmission, les enjeux pour l’autorité. Rendre commune, dans notre quotidien à Mayotte, la question de l’autorité et de la parentalité.
. Mardi 24 mai, Table ronde 4 : Comment institutionnaliser des actions, dans tous les villages de Mayotte ? Face à cette situation de montée de violence juvénile, non contrôlable… Comment faire, que cela devienne une affaire de l’institution publique, l’Éducation à la parentalité ?

 

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