L’appel de Fort-de-France pour une politique collant aux réalités des territoires ultramarins

Au lendemain de la présidentielle, alors que l'Europe est sous les feux de l'actualité internationale, les représentants des 6 RUP français ont alerté sur l'urgence de modifier les politiques Outre-mer des Etats.

Lors de la Conférence des régions ultrapériphériques européennes (RUP) qui se clôt ce jeudi, Serge Letchimy, le président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, et ses homologues des 6 territoires français ont signé une déclaration dans laquelle ils réclament « un changement profond de la politique Outre-mer de l’Etat ».
Mais les autres territoires ne sont pas en reste, et les représentants des neuf RUP* sont réunis pour parler d’une seule voix et obtenir une meilleure prise en compte des problématiques locales au sein de l’Europe. Le Président Ben Issa Ousseni est le chef de file de la délégation de Mayotte. Il doit notamment centrer son intervention sur la question de l’économie bleue, majeure pour Mayotte.
Le texte entend déclencher une prise de conscience de la part du nouveau président de la République. Les exécutifs sollicitent un entretien rapide avec le chef de l’Etat pour lui présenter leurs doléances : « Face aux situations de mal-développement structurel à l’origine d’inégalités de plus en plus criantes qui minent le pacte social, il devient urgent d’ouvrir une nouvelle étape historique pour nos territoires d’outre-mer ».
Ils se basent sur le constat de décalage entre la métropole et les outre-mer, résumé par les taux de pauvreté, 27,4% de la population de la Martinique vit sous le seuil de pauvreté métropolitain, un taux deux fois plus haut qu’en France métropolitaine, à Mayotte il atteint 77%, soit 6 fois plus…
Les exécutifs souhaitent une large concertation avec les populations et les forces vives des territoires. Définir un nouveau cadre pour modifier les relations avec l’Etat dans le but d’arrêter des politiques publiques tenant compte des réalités locales, reconnaître les spécificités locales pour parvenir à l’égalité des droits et imaginer un nouveau modèle de développement appuyé sur les potentiels locaux sont les grands axes de cette déclaration commune.
* La Guadeloupe, la Guyane, la Réunion, la Martinique, Mayotte et Saint-Martin, pour la France, les Açores et Madère (Portugal) et les îles Canaries (Espagne).

Partagez l'article :

spot_imgspot_img

Les plus lus

Publications Similaires
SIMILAIRES

Qu’est-il réellement prévu dans le cadre de la refondation de Mayotte?

Après la loi d’urgence votée en février 2025, une loi de programmation pour la refondation de Mayotte a été promulguée en août 2025 pour préparer le développement du territoire et accélérer la reconstruction de l’île.

À Mayotte, des étudiants sans papiers coincés entre cours et contrôles

Il a 18 ans, il est brillant… et pourtant, malgré une attestation officielle de dépôt de demande sur le site de l’ANEF, il continue à être interpellé et envoyé au centre de rétention.

Mamoudzou poursuit sa décentralisation municipale

La Ville de Mamoudzou a officiellement mis en service la mairie annexe de M’tsapéré, ce jeudi 18 décembre dans l’après-midi. Après Vahibé, Passamaïnty et Kawéni, c'est la 4ème mairie annexe de la ville chef-lieu.