Les Naturalistes captent 774 kg de déchets en 6 mois à Saziley

Comme en écho à notre article sur le déversement des déchets sur la plage de Majikavo Koropa, un communiqué était envoyé par l'association les Naturalistes sur d'autres déchets, ceux qu'ils ramassent de façon hebdomadaire sur la plage de Saziley.

Qu’ils arrivent des hauteurs de l’île parce que non récoltés comme à Majikavo, ou par la mer comme à Saziley, les déchets se retrouvent sur les plages, comme un dernier point d’ancrage.

Chaque week-end depuis novembre 2021 lors des sorties ponte de tortues, les Naturalistes en profitent pour nettoyer la plage des saletés qui y trainent. Les périodes de grandes marées sont particulièrement abondantes en déchets.

Ils arpentent les 900m de plage de Saziley, un petit kilomètre au regard des 183 du littoral de Mayotte, « on peut s’interroger sur le volume de déchets brassés dans le lagon puis échoués sur les plages, s’insurge l’association, on ne risque pas de se tromper en affirmant que chaque année plusieurs centaines de tonnes de déchets sont déposés sur nos littoraux. »

Une partie des poubelles ramassées par les Naturalistes à Saziley

Ils sont à la fois un « repoussoir touristique » et un danger pour la faune marine et la consommation humaine, « les matières plastiques se fragmentent avec le temps en multiples petites ou très petites particules (les microplastiques) mais aussi en particules inférieures au micromètre (nanoplastiques) invisibles à l’œil. Ce type de déchet peut facilement être ingéré par les animaux marins et l’on peut, au final, les retrouver dans notre assiette quand on consomme du poisson. »

Les déchets trouvés ont été classés par catégorie.

Plastiques – Ils constituent de loin la catégorie la plus abondante et la plus variée, 66% des 774 kg de déchets récoltés en 6 mois : mégots, bâtonnets et pailles, couverts, brosses à dents, briquets, bouchons, masques anti Covid, seringues, cotons-tiges, mousses et polystyrène, sacs de riz, bouteilles et divers contenants en plastique, tongs et chaussures, jouets, matériels de pêche et cordages marins, et autres objets de toute sorte. Ces objets en plastique se dégradent plus ou moins en mer en particules particulièrement dangereuses pour l’alimentation de la faune marine

Une bonne partie est constituée de plastiques à usage unique. Les bouteilles sont rarement recyclables car trop sales ou dégradées.

Bois – C’est la seconde catégorie la plus importante en poids. Tout bois qui a été travaillé, éventuellement peint, est considéré comme un déchet (palettes, reste de pirogue)

Textiles, Métal (Canettes alu ou acier (très corrodées), divers objets métalliques, bouteille de gaz), Verre ou les déchets inclassables

Partagez l'article :

spot_imgspot_img

Les plus lus

Publications Similaires
SIMILAIRES

Grève des barges : confusion, colère et tensions sur les quais

Ce lundi, une grève illimitée a fortement perturbé les traversées entre Dzaoudzi et Mamoudzou. Les rotations ont été réduites, l’information aux usagers a manqué et la tension est montée aux débarcadères. Passagers et conducteurs ont attendu plusieurs heures sous le soleil pour espérer embarquer, dans une atmosphère d’incompréhension, de fatigue et de colère.

Mayotte n’a pas « raflé » l’aide européenne : elle a encaissé le cyclone le plus dévastateur de son histoire

Derrière les chiffres de Bruxelles, une réalité physique et humaine saute aux yeux : Chido a pulvérisé un territoire déjà fragilisé. Si l’Union européenne accorde quatre fois plus à Mayotte qu’à La Réunion, c’est parce que le désastre y a été total — et structurel.

Du Togo aux Seychelles : six jeunes de Mayotte partent pour des missions internationales

Le Togo, Maurice et les Seychelles, dans quelques mois, 6 volontaires du programme Territoires Volontaires (TeVo), rejoindront l'une de ces destinations pour une durée de 8 à 12 mois. Ce lundi 6 et mardi 7 octobre, ils préparent leur voyage lors d'un stage de deux jours au Comité Régional Olympique et Sportif de Mayotte.

Des décombres à l’émotion : le cyclone Chido revisité par la création artistique

À l’Office du Tourisme de Mamoudzou, l’exposition “Les mémoires du vent” a été inaugurée vendredi soir. Elle a rassemblé peintures, photographies et installations sur le thème du passage du cyclone Chido, qui a dévasté Mayotte le 14 décembre 2024. Les artistes ont offert un espace de mémoire et de résilience à une population encore marquée par la catastrophe.