Ils sont affectés au centre de rétention, au GAO ou encore au commissariat, et tous rencontrent le même problème. Des policiers adjoints, principalement des jeunes Mahorais recrutés comme agents contractuels de la police nationale, peinent à être payés correctement depuis le début de l’année, alertent certains de leurs collègues, inquiets.
En cause, une bascule du système de paye du Trésor public (DRFIP) de Mayotte à celui de La Réunion.
« A l’origine c’était la DRFIP de Mayotte qui payait, maintenant c’est La Réunion, et il y a eu des petits soucis de communication des données » résume Laurent Simonin, directeur territorial de la police nationale (DTPN). « Il y a eu des acomptes de versés, et il y aura là une régularisation à l’euro près » assure-t-il, évoquant un règlement au plus tard en mai.
Mais dans les services, l’inquiétude est de mise après plusieurs mois de difficultés administratives. « On leur promet que demain ils vont avoir une paye mais les promesses de l’administration sont toujours compliquées à croire » avance un fonctionnaire qui déplore « une situation un peu galère » pour ses jeunes collègues contractuels qui s’en trouvent « en difficulté ». Pour lui au delà de l’administratif, le problème est d’abord humain. « Financièrement certains s’en sortent plus ou moins bien selon leur situation personnelle mais pour ceux qui ont des enfants ou des déplacements en voiture pour le travail, c’est plus compliqué » constate ce policier titulaire. « Il y en a qui se sont mis en arrêt maladie. Ils sont écœurés parce que de base, ils sont payés à peine 1200€ par mois, et ils n’ont pas la majoration du salaire. Ce sont des salaires ridicules et là ils ont l’impression de devoir quémander leur salaire ».
Au moins un ADS se trouve dans une telle situation que ses collègues ont décidé de lui créer une cagnotte, afin de l’aider à passer le mois de ramadan, selon ce policier.
Le dysfonctionnement concernerait une dizaine de policiers répartis entre le commissariat et la police aux frontières, et serait « lié aux renouvellements de contrat » indique une source syndicale. Ces contractuels arrivaient en fin de contrat au moment de la bascule du système de paye, et le renouvellement n’a pas été pris en compte. Dès lors « ils étaient considérés comme s’ils avaient quitté la police » résume un autre syndicaliste.
En interne, on indique que les contrats ont été régularisés fin mars, et que des virements ont été effectués cette semaine. Des « acomptes » selon les syndicats, qui soulagent ces policiers en attendant leur vrai salaire. En théorie du moins, puisqu’ils sont plusieurs policiers à assurer que rien ne leur a été versé à ce jour.
« Normalement tout est réglé entre ce mois ci et le mois prochain » assure toutefois le commissaire Simonin.
Y.D.