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Le talent des jeunes mahorais à l’honneur avec la finale du concours de science C’génial 

La finale académique de « C’Génial », concours de projets scientifiques et techniques s’adressant aux collégiens et lycéens, s’est tenue hier au collège de Kwale. L’occasion de mettre le talent et l’inventivité des jeunes mahorais en avant, au travers de projets innovants et interdisciplinaires.

Créé et piloté depuis 2008 par « Sciences à l’École » en partenariat avec la Fondation C’Génial, le concours promeut la science et la technique, en offrant la possibilité aux élèves de se regrouper autour de projets innovants, lesquels répondent à des problématiques précises. C’est dans ce contexte que quatre collèges de Mayotte s’affrontaient ce jeudi matin, présentant chacun des projets aussi aboutis que futuristes, en conciliant toujours les problématiques du territoire avec le progrès scientifique et l’innovation technique. Différentes thématiques abordées, à l’instar de l’environnement, de la gestion du lagon, de la mobilité…

C’est précisément sur ce dernier créneau que se mobilisaient les élèves du collège de Dembéni, avec un projet de transport collectif maritime automatisé par GPS, pour diminuer les embouteillages sur l’île. Le professeur de technologie M Leclerc, nous en dit plus : « L’idée c’est d’essayer de proposer une idée de comment pourrait fonctionner un transport collectif complètement automatisé autour de Mayotte, histoire de limiter un peu les embouteillages, de désengorger un peu tout ce petit monde. Donc l’idée c’était de partir d’un concept de système GPS, qu’on ne peut pas simuler à l’échelle de la carte, donc on a cherché avec les élèves une manière de le faire, et ça donne un suiveur de ligne finalement, parce qu’un GPS suit une ligne virtuelle.

Le « banga connecté »

Comme cela fait partie des compétences qui doivent être acquises en fin de troisième au collège de savoir-faire cela en autonomie, on est partis de l’idée de leur faire faire un suiveur de lignes qui va plus loin qu’un suiveur de ligne classique, (…) avec d’autres contraintes, notamment d’arrêt au stand, la gestion de trois capteurs en même temps, la fabrication d’un programme… ».
Ainsi le projet allie les compétences enseignées le long de l’année scolaire, avec l’une des problématiques majeures du département. « Mon postulat n’était pas de partir sur quelque chose qu’on n’a jamais vu, complètement innovant, incroyable, on travaille sur des choses que tout le monde connait » conclut l’enseignant.
Un peu loin, des élèves s’affairent autour d’une maquette réduite de ce qu’ils intitulent « le banga connecté ». Alimenté par une batterie et doté de capteurs solaires, le projet est présenté comme « écologique et moins cher » : « c’est non seulement écologique, économique et technologique » expliquent-ils. « Si on gagne, on voudrait le faire à taille réelle » commentent les adolescents.
Plus bas dans la salle, quelques personnes se regroupent autour d’un écran d’ordinateur. C’est là encore l’un des projets innovants ayant accédé à la finale : un jeu vidéo mettant en scène l’île au lagon. « On a essayé de représenter Mayotte pour faire découvrir l’ile à travers le jeu, avec des graphismes que nous avons faits nous-même » nous explique l’un des créateurs. Le principe du jeu consiste à déambuler entre Petite et Grande Terre, offrant au joueur de rencontrer des personnages et d’interagir avec eux, de découvrir la faune, la flore et les paysages de l’île… Une immersion virtuelle dans la culture locale à laquelle il fallait penser.

Le jeune Thimothée essayant le jeu vidéo sur Mayotte

Un groupe de lycéen s’est lui aussi investi, bien que ne participant pas à la finale. Ainsi, le jeune Thimoté nous explique le concept de leur projet, reposant sur trois parties : la création de bio-digesteurs pour permettre la création d’engrais et de biogaz, une partie gestion de l’eau stockée pendant la saison des pluies en vue de sa réutilisation en saison sèche, et une partie agriculture avec un projet pour permettre la culture dans les zones arides. « On espère le partager à Mayotte, pour aider les agriculteurs et les gens de tous les jours, à la fois réduire la pollution et permettre une meilleure production et une meilleure condition de vie pour tout le monde » explique le lycéen, visiblement très investi pour le développement du territoire.

« Travailler ensemble pour faire quelque chose de plus grand »

Selon le référent du concours Joris Condro, celui-ci a vocation à apporter aux élèves « une sensibilité différente, une gestion de projet. C’est ça qui est vraiment intéressant et c’est ce qu’on met en avant, que les élèves prennent des initiatives, qu’ils apprennent quelque chose de nouveau, que ça brise un peu le carcan prof/cours, la routine…
Ce que ça peut vraiment leur apprendre c’est de travailler ensemble pour faire quelque chose de plus grand ».

Le référent du concours Joris Condro

Les différents projets trahissaient une évidente qualité, et un investissement impressionnant de la part de ces élèves qui, du haut de leur jeune âge, semblent déjà prêts à relever les défis du territoire, qu’il s’agisse de développement, d’ingénierie, d’écologie… Outre les capacités techniques et imaginatives des élèves, la sélection des thématiques apporte la preuve d’une conscience très aigüe des problématiques du territoire.
La finale nationale du concours C’génial se tiendra en mai prochain, et l’un des groupes aura ainsi la chance de porter les haut les couleurs de Mayotte en métropole, et ainsi d’exporter et représenter l’excellence scolaire mahoraise par-delà les continents.

Mathieu Janvier

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