Levée des tours d’eau, dans un contexte « fragile » d’adéquation entre production et consommation

Les tours d'eau qui subsistaient à une fréquence hebdomadaire ont pris fin depuis ce lundi. Un équilibre quasiment au millimètre cube entre production et consommation, mais qui devrait tenir, selon le directeur du Syndicat Mixte de l'Eau et de l'Assainissement de Mayotte (SMEAM).

C’est une bonne nouvelle qui tombe, non pas du ciel, quoique, en cette journée mondiale de l’eau : plus besoin de provisionner des litres d’eau dans les bassines ou en bouteille, les coupures par zone pour préserver la ressource en eau, ont pris fin ce lundi. Si le SMEAM a communiqué en priorité sur sa page Facebook, c’est que la semaine est considérée comme en test après les ajustements faits, nous explique Ibrahim Aboubacar, le DGS par interim du syndicat.

« L’exploitant va surveiller les équilibres par rapport aux réglages effectués. On pense que ça doit tenir sauf en cas d’accident d’exploitation », c’est à dire les coupures ponctuelles pour casse sur le réseau. « L’équilibre est juste-juste, la vigilance est permanente, on appelle à surveiller les consommations ». C’est à dire que tout gaspillage est proscrit sur une île où la ressource est comptée.

Unité de production du forage de Gouloue en 2011 (Image d’illustration)

Pour rappel, en cette période de saison des pluies, l’exploitant SMAE ne ponctionne pas dans les retenues collinaires, qui sont sollicitées en saison sèche, mais dans les nappes aquifères (souterraines) et les rivières. La difficulté tenait dans les capacités de traitement et de potabilisation de l’eau ainsi pompée, pour la mettre en circulation.

Si le dernier tour d’eau n’a pas été levé plus tôt, c’est en raison de deux opérations qui restaient à mener, nous rapporte Ibrahim Aboubacar : « Nous devions mettre en exploitation un forage supplémentaire, c’est du domaine du SMEAM, et de son côté, la SMAE devait finaliser un transfert d’eau de Mtsangamouji vers le Sud ».

La vigilance de la SMAE sera particulièrement axée sur la semaine, « tout d’abord sur les unités de production, en cas de fortes pluies vecteurs de turbidité, mais aussi sur les réglages d’exploitation avec adaptations éventuelles de débit aux vannes. L’interrogation porte sur l’adéquation entre les calculs théoriques et la consommation sur l’ensemble des zones. Mais dans les grandes masses, ça devrait tenir », conclut le DGS, qui incite à une consommation modérée de l’eau.

Anne Perzo-Lafond

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