30.8 C
Mamoudzou
vendredi 17 janvier 2025

Récupération de deux filets de pêche illicites dans le lagon, le Parc Marin rappelle les règlementations en vigueur

Ce lundi, les agents du Parc Marin découvraient deux larges filets de pêche non immatriculés et sans surveillance entre l’îlot Sada et la plage. Une pratique non règlementaire, face à laquelle le Parc rappelle les conditions obligatoires pour l’utilisation de filets de pêche dans le lagon.

Les règlementations sont pléthores dans le lagon de Mayotte, et ce n’est pas par hasard : la biodiversité, bien qu’incroyablement riche, y est plus fragile qu’ailleurs. C’est pourquoi les différentes pratiques (qu’il s’agisse de pêche mais aussi de loisir) y sont sévèrement encadrées.
Lors d’une mission scientifique de suivi des holothuries ce lundi 14 février, les agents du Parc Naturel Marin faisaient la découverte de deux filets de pêche posés sans surveillance, entre l’îlot Sada et la plage.
Une découverte qui pourrait sembler anodine, mais qui s’inscrit en dehors du cadre règlementaire et peut poser de sérieux problèmes à la faune et à la flore locale. Bien que marqués par des bouées, ces deux filets appréhendés par le Parc étaient sans surveillance. Or selon la loi, la pêche au filet n’est autorisée à Mayotte que pour les pêcheurs professionnels, et ce en respectant toutefois certaines conditions : l’immatriculation du filet par le navire, son signalement par des bouées de jour et des feux de nuit, et bien sûr sa déclaration auprès des affaires maritimes.

Les deux filets ont été remontés. Crédits Flavien Foncin, OFB

La surveillance du dispositif par l’embarcation de pêche à moins de 100 mètres du filet est obligatoire, et ce afin d’empêcher la capture d’espèces règlementées, à l’instar du napoléon, du perroquet à bosse, de la raie manta, du grand requin marteau, des tortues marines, etc…
De la même façon, le Parc Marin précise que « dans le lagon la pêche au filet est limitée à la capture des poissons pélagiques comme les pêche-cavales, les bonites ou les bécunes (makro, pwéré ou miché en shimaoré). Les prises accessoires (= autres espèces) ne doivent pas représenter plus de 20% des captures sinon elles doivent être rejetées vivantes afin de pouvoir assurer un renouvellement des ressources ».
A noter que la pêche au filet est « interdite dans les zones et chenaux internes des mangroves, à l’aplomb des zones d’herbiers et de récifs coralliens vivants afin d’éviter les prises accidentelles et la destruction directe d’espèces dans ces lieux clés de nourrissage et de nurseries marines ».
En l’occurrence, les filets retrouvés étaient étendus sur 70 mètres de long chacun, dans une zone récifale par 20 mètres de fond.  Lors de leur remontée, les agents du Parc ont constaté la présence de corail piégé dans les mailles, aussitôt remis à l’eau. Néanmoins, selon le PNM, le corail cassé a peu de chances de survie.
Pour rappel, les contrevenants à ces règlementations sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à 22 500 euros d’amende.

Mathieu Janvier

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Rayons vides : les marchandises bloquées au port

Alors que les toits endommagés ne se comptent plus à Mayotte, au port de Longoni, ce sont les grues qui font l’actu. Pas seulement, puisque les tarifications inappropriées sur le stationnement des containers non manutentionnés font monter les transitaires au créneau.

Post-Chido : Les maires veulent être associés à la gestion des dons de la Fondation de France

Depuis le passage de Chido, la Fondation de France a récolté près de 40 millions d’euros de dons qu’elle compte distribuer à 18 associations présentes à Mayotte. Les élus de Mayotte ne voient pas cela forcément d’un bon œil et se sentent mis à l’écart.

Des bandes venues en force pour agresser et saccager à Passamainty

S’il y a eu une arrestation d’une dizaine de jeunes, ils sont plus d’une cinquantaine à avoir terrorisé la population et blessé des policiers ces trois derniers jours. Des agressions qui continuent ce jeudi.

La Ville de Mamoudzou ouvre une enquête en ligne pour évaluer les dégâts du cyclone

Une enquête en ligne a été ouvert par la Mairie de Mamoudzou pour recenser les dommages causés par le passage du cyclone Chido le 14 décembre dernier. 
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com