C’est un échange à couteau tiré qui s’est déroulé entre le ministre Lecornu et le député Kamardine ce mardi matin dans une Assemblé nationale quasiment vide, une sorte d’acte III du projet de loi, qui fait suite à sa présentation – maladroite – au conseil départemental, puis au vote défavorable de ce dernier. Interpellé à ce sujet par Mansour Kamardine, le ministre des outre-mer revenait sur ce choix des élus départementaux, leur reprochant de ne pas avoir sécurisé la méthode : « Un vote favorable aurait signifié que ce texte était bon. Une réserve émise aurait permis de comprendre qu’il n’était pas suffisant, il aurait alors ensuite été enrichi à l’Assemblée nationale ou au Sénat. Mais un avis défavorable bloque le texte. Or, tout le monde l’attendait. »
Anticipant les accusations de manœuvres électoralistes, le député proposait l’ouverture en urgence d’une négociation et à défaut « un référendum local sur le projet de loi ».
En réponse, le ministre expliquait vouloir faire avancer ce qui est possible de l’être sur le plan règlementaire, « par ordonnance, par décret ou par arrêté »: « Vous êtes candidat aux législatives. C’est pas pour autant qu’on va ralentir les ambitions du gouvernement pour Mayotte ». Discours politique contre discours politique.
Le ministre en profitait pour porter l’estocade sur l’intervention de la leader d’un des collectifs sur les ondes de Mayotte la 1ère ce mardi, « quand j’entends dire par une proche de madame Le Pen que c’est une bonne chose que ce projet de loi soit mort car il n’y avait rien dedans, permettez moi de dire que ce cynisme, on en crève ! »
Il en ressort que les points réglementaires seront traitées par la voie habituelle, prime d’activité, allocation adulte handicapé, etc., et que les questions régaliennes portant notamment sur la lutte contre l’immigration clandestine et la délinquance, « seront inscrites dans la Loi d’Orientation et de programmation du ministre de l’Intérieur pour 2022 ».
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A.P-L.