Samedi soir, 21h, une forte détonation retentit sur les hauteurs de Cavani. Rapidement les habitants repensent aux affrontements qui avaient déjà secoué le quartier vers midi le jour-même.
Toute la soirée, jusqu’à environ 3h du matin, des petits groupes de jeunes ont harcelé la police en érigeant des micro barrages à l’aide de poubelles et autres matériaux. De ruelle en ruelle, équipés de lampes torches et de lance-grenade lacrymogène, les équipages de la BAC ont alterné patrouilles en voiture et à pieds pour tenter d’interpeller les fauteurs de trouble. Non sans succès. Samedi, deux suspects sont conduits au poste pour vérification d’identité, et relâchés faute d’éléments à leur reprocher. Dimanche, trois mineurs sont arrêtés à leur tour, l’un a été déféré devant la justice. Les autres étaient toujours en garde à vue ce lundi. Dimanche soir, de nouvelles violences ont émaillé le quartier jusqu’à Passamaïnty où un jeune homme a été blessé à l’arme blanche, recevant 8 jours d’ITT. Un policier a également été blessé par un jet de pierre.
En tout, les affrontements ont conduit la police à tirer près de 200 grenades lacrymogènes ou assourdissantes samedi, et 90 dimanche.
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D’autres habitants ont témoigné sur les réseaux sociaux des dégâts et blessures subis durant ce long weekend de violences, mais à ce jour, les seules plaintes déposées au commissariat de Mamoudzou sont celles du policier et du passant agressé. Le commissaire Simonin rappelle l’importance de cette démarche, plus constructive que les appels à la vengeance qui fleurissent sur Internet.
« On espère que les gens viendront déposer plainte et fournir des signalements, on a besoin des témoignages des victimes pour pouvoir travailler, car on voit des infractions graves, et on aimerait qu’il y ait des reconnaissances » explique le commissaire.
Y.D.