27.8 C
Mamoudzou
lundi 27 janvier 2025

Blocage de l’entrée de la prison par une partie des surveillants contre la baisse des prestations familiales

Une quarantaine d’agents CGT du centre pénitentiaire en a fermé les grilles ce jeudi pour protester contre la baisse de prestations familiales. S’ils ne sont pas suivis par les autres syndicats, majoritaires, ils soulèvent néanmoins une problématique épineuse de décalage entre les acquis et les textes.

Cela fait bien longtemps qu’on n’avait vu de la fumée s’élancer des grilles du centre pénitentiaire de Majikavo. Ce jeudi nous a donc ramené des années en arrière, à l’époque du passage au statut de centre pénitentiaire. Des pneus enflammés précèdent une grille résolument fermée ce jeudi, tenue par le délégué syndical CGT Pénitentiaire Condro Mohamadi Ibroihima.

Depuis une semaine, lui et ses collègues du syndicat mènent des opérations de débrayage pour protester contre une atteinte à leurs droits, nous explique-t-il : « On nous a supprimé des acquis sans motif valable. Depuis des années, les agents bénéficiaient de prestations familiales versées par la CAF, et là, quand on proteste, le directeur nous menace de retenues sur salaire. Il y a une semaine, un détenu a agressé un surveillant, mais ce dernier n’a pas été soutenu par la direction qui l’a suspecté au contraire de l’avoir provoqué. Une politique de ségrégation est menée envers les mahorais, et des décisions sont prises sans consulter les organisations syndicales ».

centre pénitentiaire, Mayotte
Condro Mohamadi Ibroihima : « On nous a supprimé des acquis sans motif valable »

Devant la grille, seuls flottent des drapeaux CGT, qui n’est pas le syndicat majoritaire, nous rapporte-t-il. Une quarantaine d’agents sur les 170 de la maison, est réuni. L’UFAP et SNP FO n’ont pas appelé à manifester. C’est que le problème est complexe, nous résume-t-on aux abords de la prison.

Le supplément familial de traitement a bien été mis en place par le passé au centre pénitentiaire, mais aurait vraisemblablement du être inscrit dans le régime en vigueur sur l’île de convergence des droits sociaux, prévu aux dernières nouvelles en 2036. Le sujet serait traité à Paris, à partir de textes prévoyant comme dans les autres administrations, des dérogations pour les agents ayant leurs centres d’intérêt matériels et moraux (CIMM) hors de Mayotte. Ce qui expliquerait ce reproche de discrimination.

Des prestations familiales qui sont indexées sur le nombre d’enfants, et dont la baisse est tangible donc pour les familles nombreuses, avec une perte de pouvoir d’achat. Il faut espérer qu’une solution acceptable pour tous sera trouvée.

Nous avons contacté le directeur, qui nous a répondu ne pas pouvoir communiquer.

Anne Perzo-Lafond

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Saïd Omar Oili quitte le groupe de la majorité au Sénat

Ses nombreuses questions sur l'immigration clandestine ou sur la...

Le ministre des Outre-mer attendu à Mayotte jeudi prochain

Selon le ministère des Outre-mer, Manuel Valls devrait se...

Bien trier ses déchets après Chido

Le passage du cyclone Chido a produit énormément de...

L’université de Mayotte organise des journées d’accueil social & solidaire la semaine prochaine

Suite au passage du cyclone Chido et la tempête Dikeledi, l’université de Mayotte met en place des journées d’accueil social et solidaire à partir du lundi 27 janvier, sur le campus de l’université de 8h à 16h. Ces journées sont conçues pour offrir un soutien individuel à la communauté universitaire.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com