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Des filets contre les « zones de non droit des déchets » à Koungou

Les déchets ne pourront plus faire du « sans filet » à Koungou où une opération test est en cours, financée par le Parc Naturel Marin. Un premier pas avant de venir à bout de la montagne de détritus amoncelés en amont et qui se déverse sur la plage.

Pire que des vagues d’algues déposées le long du rivage par les grandes marées, les déchets drainés par les fortes pluies envahissent certaines plages de l’île, assimilant les campagnes de ramassages au tonneau des Danaïdes dans un flux sans fin. Nous étions partis il y a 4 ans sur les hauteurs du quartier de Majikavo pour y voir plus clair, après une énième séance de ramassage sur la plage par les habitants et les associations. Au bout d’une piste difficile d’accès, s’élevait une montagne de déchets, qui ne demandaient qu’à voguer en contrebas avec la saison des pluies telle une chasse d’eau. Des cases en tôle et des maisons en dur cohabitent, dont les habitants déversent ou enterrent leurs déchets, expliquaient des témoignages que nous avions recueillis.

Depuis, rien n’a changé, les emballages, couches et cannettes ont pris encore plus d’ampleur. Nous avions estimé qu’un aménagement de la piste sur un petit kilomètre était nécessaire pour faciliter l’accès aux camions du syndicat de collecte, le SIDEVAM 976. A la mairie pourtant, on explique s’activer.

Des montagnes de déchets qui épousent la pente à Majikavo Dubaï et dans lesquelles jouaient des enfants

Le Parc Marin à la pêche aux déchets

« Nous sommes en train inventorier toutes les zones de la commune qui doivent être rendues accessibles aux camions de collecte, pour en aménager la voirie et créer des points d’apport volontaire », explique Mounirou Ahmed Boinahery, DGA Développement humain à la commune de Koungou. Mais rien n’est simple, « nous devons avoir la maitrise foncière de ces accès, or ce sont des propriétés privées. Donc, nous avons lancé des DUP*, c’est très long ». Il a donc décidé de « ne pas rester les bras croisés » en cherchant des solutions provisoires.

La commune a échangé avec le Parc Naturel Marin qui propose de poser un piège à déchets à l’aide d’un filet posé à deux endroits test à Majikavo, dont l’un sur une ravine de Koropa, face à la mosquée du vendredi. « Le Parc Marin a financé l’achat et la mise en place de ce filet qui va retenir les déchets avant qu’ils ne descendent sur la plage. L’entreprise Enzo recyclage est chargée de vider le filet, et de les remplacer. Ils seront ensuite triés et soit recyclés, soit envoyés à la décharge. » Des fonds de France relance.

Enzo recyclage à la manœuvre ce jeudi matin pour récupérer le contenu du filet

Si le test est concluant, le dispositif sera généralisé à toutes les ravines de la commune, « partout où les déchets se déversent dans le lagon ». La commune prendra alors en charge le financement de l’installation et de la gestion pour éliminer les différents flux, « en collaboration avec le SIDEVAM ».

Ces mercredi et jeudi de fortes pluies auront permis de tester le dispositif, très sollicité qui retient avec succès les déchets (voir photo de Une). Une résistance du filet plein à craquer à tester sur la durée. Comme annoncé, l’entreprise Enzo est intervenue dès jeudi matin pour relever le filet et en vider le contenu dans sa benne. une opération qu’il devra répéter tous les jours de pluies diluviennes pour éviter tout débordement du caniveaux en amont, les déchets représentant un frein à l’écoulement de l’eau. Un palliatif qui sera généralisé, en attendant de ratisser les dépôts sauvages sur les hauteurs.

« Nous ne voulons pas qu’il y ait des zones de non-droit pour les déchets », conclut Mounirou Ahmed.

Anne Perzo-Lafond

* Déclarations d’utilité publique qui permet de réaliser une opération d’aménagement sur des terrains privés par une expropriation

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