Après une nouvelle vague plus énergique que jamais, les chiffres de l’épidémie semblent enfin redescendre. Dans le dernier rapport de Santé Publique France basé sur la semaine du 3 au 9 janvier, le taux d’incidence atteint 2533,7, une augmentation de plus du double par rapport à la semaine précédente. Idem pour le taux de positivité, passée de 27,2 à 38,9. Toutefois, le R0, taux de reproduction du virus, a chuté d’un point, passant à 2,03. Que faut-il en comprendre ?
Dans le bulletin de l’ARS basé sur la semaine du 5 au 11, il est fait état d’un taux d’incidence en chute libre lui aussi, passé à 2019,3. Et là encore, la positivité est en baisse, redescendue à 35,4. Des nouveaux chiffres qui semblent confirmer un ralentissement de l’épidémie. Mais cela veut-il dire que le pic épidémique a été dépassé ?
Youssouf Hassani, responsable de Santé Publique France à Mayotte, nous donne quelques précisions.
Selon lui, la chute du taux de reproduction ne signifie pas que l’épidémie recule. Désignant la vitesse de propagation de l’épidémie, le R, tant qu’il reste supérieur à 1, atteste que l’épidémie progresse. Sa diminution cette semaine ne signifie donc qu’une chose : l’épidémie continue de progresser, mais ralentit.
Aurait-on en ce cas passé le pic épidémique ?
« C’est un peu tôt pour le dire, mais ce n’est pas impossible. On est vraiment dans la période où c’est possible qu’on l’ait passé, mais on ne peut pas encore l’affirmer » explique Youssouf Hassani.
« Par contre, l’on peut dire qu’on est sur un plateau d’une incidence de 2500. Il faudra attendre la semaine prochaine pour savoir si on a dépassé le pic. ».
Attendre l’impact potentiel de la rentrée scolaire, tel est désormais le mot d’ordre pour SPF : « Cette semaine on a fait un focus sur le scolaire, comme on sait que 50% de la population de Mayotte a moins de 18 ans. On ne sait pas s’il y aura un impact ou non sur l’épidémie, on ne peut pas s’avancer en disant qu’on a passé le pic. » continue le responsable SPF Mayotte.
L’épidémie semble ralentir donc, et les prochains jours seront déterminants pour savoir où en est la situation. Quoi qu’il en soit, malgré la diminution récente des chiffres, l’ARS appelle la population à rester prudente.
Et bien sûr, il s’agit aussi de garder en tête qu’il y a toujours un décalage de plusieurs semaines entre le pic épidémique, et le ressenti hospitalier.
Mathieu Janvier