Fin des tours d’eau ? Le comité de gestion de la ressource en eau se prononcera à la fin du mois de janvier

Après plusieurs mois de tours d’eau et de nombreuses polémiques corollaires à la problématique, il faudra encore attendre d’ici la fin du mois de janvier pour être fixé sur l’arrêt potentiel des coupures programmées. Et ce au grand dam d’une population qui s’impatiente.

L’an dernier, les tours d’eau imposés prenaient fin le 13 janvier. A cette même date et après plusieurs semaines de coupures, où en sommes-nous ?
Ce jeudi, le comité de gestion de la ressource en eau se réunissait. Outre l’annonce de la fin de l’épisode de contamination de l’eau potable en manganèse, peu d’annonces réjouissantes.«  Sur la question des tours d’eau, un certain nombre de travaux sont encore en cours de finition d’ici la fin du mois de janvier/début février, ce qui permettra d’avoir une visibilité plus assurée sur la question de la correspondance entre le volume disponible et le volume consommé » explique Ibrahim Aboubacar, DGS du syndicat des eaux. « Donc l’ensemble des partenaires sera en situation de se prononcer à la fin du mois de janvier ». Les travaux en question concernent le forage de Kwale, « endommagé par les fortes pluies de ces derniers jours », ainsi que la mise en service du forage de Mirereni, et les travaux d’augmentation des volumes d’eau du forage de Kaweni Lajoli.

Exemple d’équipements de forage (ici Gouloué)

Pendant ce temps, où en sont les retenues collinaires ? Le DGS répond : « Le remplissage se fait convenablement, le niveau des retenues est au-dessus des niveaux de l’année dernière. ». Mais l’ancien député précise que les problématiques actuelles ne sont pas tant liées à la quantité, mais bien à la potabilisation.

« On a l’impression qu’ils abusent de la population »

Face à aux coupures qui persistent, la population s’impatiente. Safina Soula, vice-présidente du collectif des Assoiffés du Sud, déclare qu’ « on est dans des coupures de plus en plus dangereuses (…) on ne comprend pas pourquoi il y a encore des coupures d’eaux. », elle reprend : «  maintenant que les réservoirs sont remplis, il ne devrait plus y avoir de coupures ». Selon la vice-présidente, «  C’est un vrai bordel entre la SMAE et le syndicat des eaux, ce n’est plus l’amour éternel, chacun fait ce qu’il veut. Et nous au milieu, la population est perdante, et victime de cette situation.  On a l’impression qu’ils abusent de la population ». Le collectif des Assoiffés du Sud ne cache pas son intention d’attaquer la SMAE en justice.

Une des manifestations du Collectif des Assoiffés du sud

Le mécontentement coule de source, alimenté autant par les coupures que par la cherté de l’eau. Selon une enquête de 60 millions de consommateurs datée du mois de mars 2021, l’eau du robinet de Mamoudzou serait la plus chère de France, avec 8,18 euros du m3, contre moins de 3 euros pour des villes comme St-Pierre et St-Denis, à la Réunion.
Et à l’heure où la pénurie d’eau en bouteille continue de sévir, voilà qui parait bien problématique…

Mathieu Janvier

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