Quiconque aura déjà mis les pieds à Mamoudzou s’en sera rendu compte : la propreté est rarement au rendez-vous dans les rues de la commune, et ce peut-être plus qu’ailleurs à Mayotte. Un triste constat, face auquel la mairie de Mamoudzou entend se mobiliser. Ainsi, l’initiative de la brigade verte s’inscrit dans les lignes de la politique municipale du chef-lieu : « On a fait le choix de déclarer la propreté urbaine cause communale pour les dix années à venir » explique Ambdilwahedou Soumaila, maire de Mamoudzou.
Pour ce faire, la municipalité mobilise des forces vives au sein de cette brigade dont les missions passeront avant tout par la communication et la sensibilisation. Mais selon le jeune maire, les cinq employés affectés ( trois recrutés en interne et deux en externe) auront aussi pour mission « d’aller dans chaque coin, dans les quartiers les plus reculés pour recenser les incivilités. On sait que l’information ne parvient pas nécessairement aux gens dans ces quartiers entre guillemets informels. » Et toujours selon le maire, « la saison des pluies nous donne raison : lorsque la propreté urbaine n’est pas respectée dans les quartiers en hauteur, tout se déverse en aval pendant la saison des pluies ».
Face à cette réalité, l’impact écologique est plus que conséquent, la biodiversité de l’île est touchée, à l’instar du lagon et son fragile écosystème. Difficile aussi d’ignorer l’impact sanitaire, entre la prolifération de moustiques porteurs de dengue au sein des véhicules abandonnés, et la leptospirose transportée par les rongeurs attirés par les déchets.
« L’idée c’est de nous donner les moyens de notre ambition »
Les agents auront également un rôle de signalement, qu’il s’agisse de mobilier urbain abîmé, de grilles d’égouts mal fermées, de problématiques en tous genres sur le territoire de la commune. « Tout ce travail minutieux de fond, ce sont de petits détails qui font la différence » précise M. Soumaila. Par la suite, les agents seront assermentés, et seront alors en mesure de verbaliser lorsque cela s’impose.
Bien sûr, le nombre très limité d’agents peut faire sourire face à l’ampleur de la problématique de la propreté urbaine sur le territoire du grand Mamoudzou ; mais selon le maire, ce n’est là qu’un début : « On commence avec cinq pour voir ce que ça va donner ». Par la suite, les membres de la brigade se verront dotés d’uniformes et de motos.
« L’idée c’est de nous donner les moyens de notre ambition : lorsque l’on fait de la propreté urbaine la cause communale pour les dix prochaines années, on se doit d’en créer les conditions » conclue le jeune maire du chef-lieu. Et de moyens, nul doute qu’il faudra en mettre pour résoudre la problématique de l’insalubrité urbaine.
Mathieu Janvier