« Organisation du temps de travail pas en conformité avec la réglementation », « masse salariale qui représente 91% des charges de fonctionnement », « surcoût de 3,18 millions d’euros des heures non travaillées »… Mais de qui parle si négativement ce rapport de la Chambre régionale des Comptes du 22 février 2018 ? D’une collectivité Mahoraise ? Non, de la gestion du SDIS 974, le Service départemental d’Incendie et de Secours de La Réunion.
On peut lire encore que « l’absentéisme, élevé, a presque doublé entre 2011 et 2016. Son coût est estimé à 6,6 M€ », d’une autre envergure que le trou creusé par ce phénomène qui grève aussi le fonctionnement du conseil départemental de Mayotte. « La gestion des ressources humaines est dispendieuse et inorganisée », mentionne également le rapport.
Sans la défendre, mais pour la combattre avec des arguments objectifs, la déficience de gestion des collectivités n’est pas l’apanage de Mayotte, et reste un des facteurs plombant des territoires.
A Mayotte, certains s’interrogent sur les gros titres de la presse réunionnaise réservés au rapport de la CRC sur le conseil départemental. Dans ses couloirs, sans doute le cerveau plombé par une mauvaise conscience collective de nombreuses années de mauvaises gestion des finances et des ressources humaines, on se s’interroge pas publiquement, mais en sourdine sur la période choisie pour publier ce rapport truffé d’imprécisions, alors que notre Département envisage une émancipation de La Réunion, notamment dans le secteur de la santé, en matière d’ARS et de GHT.
Nous avons tenté de contacter le président Soibahadine, on nous dit qu’il doit s’exprimer dans les prochains jours. Il devra s’expliquer notamment sur son absence de réponse à la CRC à mi-parcours de l’étude, qui aurait peut-être permis d’éclairer le rapport.
Faudra-t-il s’émanciper dans ce domaine-ci également, et aboutir à une Chambre Départemental des Comptes ?
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com