«Je n’ai rien à voir dans tout ça. J’ai un travail, un enfant, pourquoi j’aurais fait ça?» La tentative de K.A. et de son avocat est restée vaine. Hier, en visioconférence depuis Mayotte avec la chambre de l’instruction à La Réunion, il demandait sa mise en liberté.
Le 14 janvier dernier, peu avant 22 heures, trois véhicules sont stoppés par un barrage de pierres et de troncs d’arbre dressé au milieu d’une route sur la commune de Mamoudzou. Le premier conducteur, conscient de se trouver face à l’œuvre de coupeurs de routes, parvient à s’enfuir.
Le second, en revanche, a moins de chance : alors qu’il tente lui aussi de repartir, il tombe dans un fossé. C’est alors que plusieurs individus cagoulés l’agressent à coups de pierres, de poing et de chombo. Il se fait ensuite dérober son téléphone portable.
Un troisième véhicule parviendra à s’enfuir mais sera caillassé par les assaillants.
Trois mineurs et trois majeurs seront alors interpellés. Trois d’entre eux désignent K.A., 19 ans, comme étant à l’origine de cette idée. Le jeune Mahorais, qui était jusqu’ici inconnu de la justice, est en formation au BSMA où il apprend le métier de plombier.
«Les trois jeunes disent que c’est lui qui a fourni les machettes. Ils affirment avoir été menacés par lui. Il y a un risque de concertation et de pression», affirme l’avocat général qui demande le rejet de la demande.
Considéré comme ayant de l’influence de part son statut de boxeur et de militaire, K.A. nie. Son avocat pointe l’absence d’élément attestant de sa culpabilité: «Il est présumé innocent et rien ne justifie son maintien en détention». Pourtant, les magistrats ont décidé de rejeter sa demande de liberté.
Le JDM, avec e JIR.