Depuis le début de l’année, 27 cas de fièvre typhoïde ont été signalés à l’Agence de Santé Océan Indien, dont 13 cas sont domiciliés dans la commune de Koungou, au village de Longoni. « Cette situation est liée à des difficultés d’accès à l’eau potable,
à un assainissement déficient ainsi qu’à un manque d’hygiène de base », avertit l’ARS. Pour prévenir l’apparition de nouveaux cas, l’ARS OI et ses partenaires mettent en place, dès cette semaine, des actions de sensibilisation auprès des habitants du quartier, notamment en matière de consommation d’eau potable.
La fièvre typhoïde reste une maladie endémique à Mayotte, avec une trentaine de cas par an environ. Au cours des dernières années, des cas groupés ont été identifiés à plusieurs endroits sur l’île.
En 2016, 13 cas de fièvre typhoïde parmi les 27 cas déclarés à l’ARS OI, résident dans le village de Longoni. Ces patients vivent dans des conditions précaires et l’eau de la rivière a été identifiée comme source de contamination probable de ces cas.
Un renforcement de la surveillance épidémiologique est mis en place afin d’identifier d’éventuels autres cas et permettre une meilleure description du phénomène.
Les enquêtes environnementales réalisées par l’ARS OI dans le quartier de Longoni ont permis de faire plusieurs constats :
• un accès à l’eau potable et à l’assainissement insuffisant ;
• l’utilisation de l’eau de la rivière pour différents usages : lavage de vaisselle, lavage de linge, hygiène corporelle, préparation des aliments voire boisson… L’eau de la rivière étant contaminée par des matières fécales, elle est impropre pour ces usages.
Pour éviter de nouveaux cas, différentes actions sont engagées :
>> Information des professionnels de santé
Afin de mieux suivre la situation, l’ARS OI a informé les médecins du secteur, en demandant une attention particulière sur le diagnostic pour les patients présentant des symptômes évocateurs.
>> Actions sur le terrain
L’ARS OI mène des actions dans le quartier en collaboration avec la mairie de Koungou, ainsi que d’autres partenaires : l’Instance Régionale d’Education et de Promotion de la Santé (IREPS), la Croix-Rouge Française, les services de Protection maternelle et Infantile (PMI), les associations de quartier, etc.
• Enquêtes sur les connaissances, les attitudes et les pratiques de la population en matière d’hygiène et d’usage de l’eau.
Objectif : Faire un état des lieux et définir les mesures de prévention les plus appropriées.
• Promotion de l’hygiène : des ateliers d’éducation sanitaire interactifs avec la population
Objectif : Rappeler les gestes simples de prévention aux habitants :
– consommer exclusivement l’eau de la borne fontaine située dans le quartier
pour les usages alimentaires plutôt que l’eau de la rivière qui est souillée et peut
rendre malade ;
– se laver les mains après les toilettes et avant la préparation des repas et
leur consommation ;
– ne pas utiliser la rivière pour la défécation.
• Pièce de théâtre jouée par la Compagnie « Les Enfants de Mabawa » le 19 août
Objectif : Diffuser les messages sanitaires sous une forme ludique et adaptée à la culture des habitants (danses et chants traditionnels) ;
Sujet : Les dangers liés à la consommation d’eau de mauvaise qualité
Mise en scène : Un malade ayant consommé de l’eau non potable, et souffrant de maux de ventre et de la diarrhée se retrouve à l’hôpital pour une consultation.
• Distribution de kits « hygiène » (seau, jerrican, savon) organisée par la Croix Rouge le 24 août.
Ces matériels permettront de rendre les habitants acteurs de leur santé, en leur donnant les moyens de mettre en œuvre les bons gestes pour recueillir l’eau et conserver sa qualité.
• Séances de sensibilisation à l’hygiène dispensées au sein des centres de PMI à partir du 16 août
• Des mesures pour améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement : Une réflexion est en cours avec le concours de la mairie.