L'édito de BIM

L'édito de BIM traite de l'actualité, souvent trop sérieuse, de manière décalée en essayant de mettre une lumière nouvelle sur des faits de société ou des personnages publics.

Mécontents… Mais c’est pas grave.

La personnalité préférée des Français issus des quartiers aisés du centre-ville de Pau enregistre une cote d’impopularité qui atteint déjà le score de 65 %. En fonction depuis le 13 décembre, ce punk de la politique, ce foufou de la république, ce trublion des eaux stagnantes, aura mis moins d’un mois à atteindre le score d’impopularité qu’Emmanuel Macron a atteint en un quinquennat.

Ce genre de score pose la question de la nature de la légitimité des hommes de pouvoir en général. Si dans les entreprises, même si c’est discutable, les nominations sont la norme et ne sont pas toujours basées sur la compétence, en politique, il est plutôt d’usage de s’appuyer sur une légitimité issue des urnes.

La Ve République prévoit un arsenal législatif assez cohérent, ayant recours aux suffrage universel direct pour choisir le président de la République, qui nomme ensuite son Premier ministre, qui constitue à son tour un gouvernement, tout cela tempéré par des assemblées élues. Mais on voit que cette cohérence est mise à mal dès lors que le système n’est plus bipolaire. Outre que l’assemblée ne dégage plus aucune majorité, le gouvernement lui-même ne représente plus la population, aucun ministre n’étant issu des deux forces arrivées en tête des dernières élections législatives.

On comprend bien que les forces dites modérées pensent avoir une responsabilité dans le fait de donner le pouvoir aux partis représentant les deux extrêmes de la vie politique française. Cependant, c’est la loi de la démocratie telle qu’elle devrait s’exercer dans une république respectueuse de l’esprit de sa constitution. L’esprit de la démocratie ne prévoit pas de garder le pouvoir lorsqu’on devient factuellement minoritaire. Même si les perspectives de l’exercice du pouvoir laissent à penser qu’on irait vers un chaos, ce serait un chaos nécessaire, car choisi par une majorité de la population.

La démocratie prévoit l’erreur. Si un parti toxique et nuisible exerce le pouvoir, sans l’aval de la population, les règles démocratiques qui l’ont porté au pouvoir, si elles ne sont pas modifiées, le priveront rapidement de ce même pouvoir. Si cet épisode devait arriver, ce serait le fameux « chaos », que chacun met en avant pour justifier de ne pas laisser sa place. Le chaos ne serait certainement pas la fin du monde, même si ce sera inévitablement une période compliquée et certainement violente.

Les partis politiques de tout bord n’ont cessé de fracturer la population en groupes d’électeurs, pour leur seul développement, sans se soucier du déséquilibre que cela créait dans la société en général, et dans les moments électoraux en particulier. Plus les groupes d’électeurs sont nombreux, moins il y a de chance d’obtenir la majorité nécessaire pour faire fonctionner cette fameuse Ve République.

Les derniers gouvernements ne sont plus en capacité d’ouvrer au service de leur population, devant naviguer au gré des menaces de ceux qui ont réellement le pouvoir pour rester en place. L’impasse démocratique est patente.

“Le monde ne saurait changer de face sans qu’il y ait douleur.”

François René de Chateaubriand

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