“La finance est l’art de faire passer l’argent de mains en mains jusqu’à ce qu’il ait disparu.”
L'édito de BIM traite de l'actualité, souvent trop sérieuse, de manière décalée en essayant de mettre une lumière nouvelle sur des faits de société ou des personnages publics.
« Mais m’sieur l’juge, c’est pas moi qu’ai intrigué avec Mouhamar. Vous voulez que j’vous l’dise moi qui c’est qu’a intrigué ? Ben j’vais vous l’dire. C’est pas moi ! ». On ne peut être que réceptif aux arguments de poids de l’ancien président, car au moment des faits d’intrigation en bande désorganisée, il s’avère qu’il était en compagnie d’un certain Bismuth, en plein détroussement de vieille dame. En plus c’est corroboré par son avocat, lui-même très proche du dénommé Bismuth.
Quand même, embêter ce président qui a accueilli dans son propre jardin un migrant et sa famille, n’ayant pour seule abri qu’une toile de tente. Vraiment, l’indécence de ces gens qui veulent à tout prix salir l’action de cet humaniste moderne, jusqu’à le suspecter de dérober l’argent d’une vielle dame, pour partir à la campagne. La fourberie de ces gens n’a donc aucune limite !
Cet homme, hautement respectable, a même été jusqu’à mener une guerre contre son ami, qu’il avait si bien accueilli dans les jardins de l’Élysée, lorsqu’il s’est aperçu qu’il s’était trompé sur son humanisme. « Mais m’sieur l’juge, il était toujours habillé avec des draps, moi j’croyais qu’c’était le p’tit fils à Gandhi. Après, y’a quelqu’un qui m’a dit qu’il était pas gentil avec les gens de son pays. Alors moi j’ai voulu mettre fin à cette situation intolérable pour la gentille population. Même Bernard Henry Lévy il a dit qu’il fallait faire la guerre. Et Bernard c’est pas le dernier des cons. »
Avec autant d’arguments aussi solides qu’un baobab en acier trempé, on comprend mieux pourquoi les juges n’y ont vu que du feu pendant des années. Qui aurait pu croire qu’un ancien président aurait utilisé un faux nom pour détrousser une vielle dame. Moi-même, j’ai longtemps cru qu’il s’agissait d’une stratégie pour rester discret alors qu’il œuvrait dans l’ombre pour le bien-être d’une personne atteinte de grand-âge. Non, pas de sénilité. La sénilité, c’est pour les pauvres. Le grand-âge, c’est pour les riches.
Il était aussi très compliqué de se douter de quoi que ce soit concernant sa proximité avec le leader lybien. En effet, il était tout naturel de penser que le président de la sixième puissance du monde se mette au niveau du dictateur d’un pays qui paye ses armes en chameaux et en dattes. Comment la justice aurait-elle pu se douter, ne serait-ce qu’un seul instant que le mandat du président aurait pu être entaché d’une telle infamie ? Ô traitresse ennemie de tous ces travaux guerriers qui ont vu flétrir tant de lauriers.
Voilà donc comment un seul homme, fort de ses convictions inaltérables se retrouve donc une fois encore devant les juges pour répondre de son rôle, cette fois-ci sur le financement éventuel de sa campagne au moyen de fonds Lybiens. « Ah mais ma’me la juge jamais j’aurais demandé de l’argent a Mouhamar, j’le connaissais même pas ce bédouin qui est venu planter sa tente sous mes fenêtres. Ah j’vous jure, le gens sans-gêne de des gens-là. »
Notre pays fait face à des problèmes que le commun des mortels ne peut même pas imaginer. Qui aurait pu croire que la relation Kadhafi-Sarkozy n’était pas basée sur une simple amitiée ? Qui aurait pu croire qu’un cyclone balaierai des cases en tôles ? Qui aurait pu croire qu’une population pourrait manquer d’eau s’il advenait que les infrastructure soient cassée ou corrompues ?
Qui peut encore croire ?
“La finance est l’art de faire passer l’argent de mains en mains jusqu’à ce qu’il ait disparu.”
Robert W. Sarnoff
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