Grève des agents de la mairie d’Acoua autour du montant d’une indemnité

L’indemnité RIFSEEP versée à une partie des agents lors de la précédente mandature, et régularisée par le maire Marib Hanaffi, créerait plus de mécontents que d’heureux à Acoua. L’élu propose l’intervention d’une partie neutre.

Une partie de la centaine d’agents de la mairie d’Acoua s’est mise en grève depuis le 6 mars dernier. En cause, le montant de l’indemnité du RIFSEEP, le Régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel. Il remplace la plupart des primes et indemnités existantes dans la fonction publique de l’État, et peut être transposé à la fonction publique territoriale. Seuls les fonctionnaires peuvent en bénéficier, pas les contractuels donc, mais la loi prévoit qu’ils peuvent bénéficier de primes équivalentes.

A Acoua, c’est le précédent maire, Ahmed Darouechi, qui l’avait mis en place en 2016 par une délibération pour application en 2017. Mais tous les agents ne le touchaient pas. Depuis, un alignement a été décidé par le maire actuel Marib Hanaffi, mais les agents constatent des inégalités et se mettent en grève, nous rapporte Mohamadi Toumbou, délégué du personnel SNUTER-FSU : « Nous avons demandé au maire de réajuster les montants entre l’ensemble des agents et que les arriérés de non versements nous soient payés. Sur la centaine d’agents, soixante ne l’avaient pas touché. » Ils réclament aussi l’adoption d’un règlement intérieur de fonctionnement des services, le paiement des heures supplémentaires, la révision des carrières des ATSEM, etc.

Une des revendications

Le Centre de gestion à la rescousse

Ils ne sont pas satisfaits de leur rencontre avec le maire, « nous demandons la suspension de la délibération sur le RIFSEEP pour tous les agents, en attendant d’y voir plus clair et de régulariser la situation ».

Contacté par nos soins, le maire Marib Hanaffi ne demandait qu’à s’expliquer : « Lorsque je suis arrivé, je me suis aperçu que seuls quelques agents touchaient cette prime, nous avons donc régularisé la situation pour que l’ensemble des agents y ayant droit en bénéficient. Devant leur réclamation d’une situation pas équitable, nous avons proposé que celui qui maitrise le mieux le dossier chez eux s’asseye autour d’une table avec un représentant du Centre de gestion à même de nous éclairer tous sur la situation. Une convention a été signée dans ce sens, ça me parait être la meilleure solution. »

Le maire compte également proposer un complément indemnitaire qui serait versé en fonction de la réalisation des objectifs assignés à chaque agent, « mais nous ne l’avons pas encore mise en place », indique-t-il, attendant que la situation débouche sur un compromis.

A.P-L.

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