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Mamoudzou

Restitution des ateliers artistiques d’Hip hop Evolution à Illoni

Depuis déjà quelques années, l’association Hip Hop Evolution organise des séjours artistiques pour les jeunes pendant les vacances scolaires. Axés naturellement autour du Hip hop, ces séjours se déroulent désormais au lieu-dit Le paradis des Makis à Illoni. Ce vendredi 22 octobre à 17h, les 15 jeunes de 6 à 13 ans qui ont participé au séjour organisé cette semaine présentaient une restitution de leurs apprentissages devant un public choisi.

Depuis plusieurs années maintenant, l’association Hip Hop Evolution s’efforce de canaliser le potentiel artistique des jeunes de Mayotte autour de la danse et particulièrement le Hip Hop qui a le vent en poupe sur notre île. En effet, cette pratique dansée née dans les quartiers difficiles de New-York dans les années 70 fait écho aux conditions sociales parfois extrêmes dans lesquelles vivent les jeunes de l’île aux parfums et le principe des « battle », propre au Hip Hop, a le même pouvoir de canaliser leur velléité de violence entre jeunes de villages différents.

L’association se structure d’année en année et propose depuis quelques temps déjà des ACM (Accueil Collectif de Mineurs), anciennement appelés tout simplement « colonies de vacances ». La différence, c’est qu’au sein de l’association, les activités sont axées autour du Hip Hop qui est enseigné aux jeunes par des danseurs professionnels de l’île que l’association a professionnalisés. « Comme le statut d’intermittent du spectacle n’existe pas à Mayotte, tous nos intervenants sont salariés de l’association, sinon ils ne pourraient pas gagner leur vie », explique Sophie Huvet, l’une des responsables de Hip Hop Evolution.

Du Hip hop, mais pas uniquement

Les jeunes participant à ces séjours sont sélectionnés par l’association qui se rend régulièrement dans les différents villages de Mayotte pour organiser des « happening » au cours desquels ils passent de la musique, laissant ainsi danser les jeunes qui le souhaitent. Ils organisent ensuite des rendez-vous avec les jeunes intéressés dans des lieux mis à la disposition de l’association par les communes via un programme de la politique de la ville. Ce n’est qu’au terme de ce processus que sont sélectionnés les jeunes pouvant participer aux séjours. « Nous faisons beaucoup de sensibilisation auprès des parents pour leur montrer que leurs enfants ne font pas n’importe quoi, mais apprennent au contraire des pratiques qui pourront leur être utile pour leur avenir », explique Sophie Huvet.

Lors de leur séjour, les jeunes sont également suivis le matin dans leurs pratiques scolaires.

Les 15 jeunes qui ont participé au séjour organisé du 18 au 22 octobre 2021 sont issus cette fois-ci des communes de Mamoudzou, Koungou, Ouangani et Dembeni. Afin d’optimiser au maximum leur séjour, les intervenants leur offrent, en sus d’un enseignement artistique, une reprise des savoirs de base afin d’appuyer efficacement leur scolarité traditionnelle. Cet enseignement est proposé le matin et peut tourner, selon les semaines, autour des mathématiques, du français, de l’expression orale ou autre. Les après-midis sont consacrés quant à eux à la danse, enrichie d’une pratique circassienne mise en place depuis 3 ans. « Hip Hop Evolution a noué un partenariat avec le Centre National des Arts du Cirque de Chalon en Champagne », explique la responsable de l’association. Une diversité des pratiques artistiques donc qui ne peut être que bénéfique pour les jeunes de Mayotte.

Préfiguration d’un « centre de développement artistique et éducatif »

Le but de Hip Hop Evolution est de créer, à terme, un « centre de développement artistique et éducatif » au lieu-dit Le Paradis des Makis à Illoni. Le lieu est déjà exploité, mais beaucoup de travaux restent à y réaliser pour en faire un centre digne de ce nom. C’est l’une des raisons pour lesquels la restitution du séjour artistique des jeunes de ce vendredi 22 octobre à 17h était limitée à un public soigneusement sélectionné. « Nous invitons en premier lieu les parents des enfants, naturellement, mais également nos partenaires et quelques personnes triées sur le volet ». L’autre raison de ce public restreint tient dans les conditions sanitaires liées à la crise du covid. « Avec les aménagements non encore terminés, nous ne pouvons pas nous permettre de prendre des risques en ouvrant le lieu au grand public pour le moment », déplore Sophie Huvet. D’ici 2023 cependant, les travaux devront être terminés et le Paradis des Makis pourra devenir un véritable centre de développement artistique et éducatif.

Nora Godeau

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