Laurent Alaton, sous-préfet chargé de mission cohésion sociale et Madi Moussa Velou, vice-président de la Maison départementale des personnes handicapées de Mayotte (MDPH) sont allés rencontrer « les ambassadeurs de l’accessibilité » dont la mission est d’aller vers les personnes en situation de handicap afin de les informer de leurs droits et des aides qu’elles peuvent solliciter. Aussi comme l’a rappelé Laurent Alaton, « la loi de 2005 est une loi importante car elle favorise l’égalité des droits et des chances pour les personnes en situation de handicap et ne considère plus spécifiquement l’aspect financier. C’est une approche en fonction des capacités de la personne, sa façon de vouloir vivre les choses et de gérer son indépendance ».
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Puis il a salué le travail des ambassadeurs qui vont permettre de « lever les tabous », et proposer des solutions en allant directement chez les gens. « Statistiquement on devrait avoir plus de dossiers pour la MDPH…il y a une forme de non-recours concernant les aides financières ou encore les compensations comme les fauteuils roulants par exemple. Votre mission est de faire connaître la MDPH afin que les personnes en situation de handicap soient aidées et accompagnées ».
Bientôt une Maison départementale de l’Autonomie
Cette matinée a été aussi l’occasion de faire le point mais aussi de réfléchir sur les perspectives et les défis à relever pour garantir une plus grande inclusivité des personnes en situation de handicap dans notre société, et a fortiori à Mayotte où ce sujet est encore tabou. Ainsi, le 101e département n’a commencé à mettre en place des politiques d’aides et d’accompagnement en faveur des personnes en situation de handicap qu’à partir de 2010. Madi Moussa Velou a insisté sur le fait que malgré le retard, le Département allait continuer à développer l’accompagnement pour les personnes âgées, celles en situation de handicap, mais aussi celles vivants dans une très grande précarité.
« Mayotte a commencé tard, en 2010, à s’intéresser aux personnes en situation de handicap et à mettre en place des aides. C’était d’une part du fait de son statut mais aussi de la position des élus vis-à-vis du handicap… Notre axe prioritaire est d’aider les personnes âgées et les personnes handicapées. Pour cela nous avons déployé beaucoup de moyens puisque depuis que je suis Vice-président (ndlr, du Conseil départemental) nous avons doublé les aides, passant de 17 millions d’euros à presque 30 millions en 2024, et ça ne va pas s’arrêter là ! ». Puis il s’est réjoui, d’une certaine façon, des différents dispositifs mis en place par des associations comme l’APAJH ou encore Mlézi en faveur des personnes handicapées « même si c’est encore insuffisant ».
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Aussi, en plus des ambassadeurs, des camions-bus devraient arriver très prochainement afin d’assurer des services mobiles de proximité. Mais le gros projet de Madi Moussa Velou, à court terme, est de créer une Maison départementale de l’Autonomie, « Elle sera dans la continuité de la MDPH », indique-t-il. Ce sera une structure unique pour les personnes âgées et les personnes handicapées avec une organisation simplifiée afin d’offrir un meilleur accompagnement à ces personnes. « Les ambassadeurs et les camions-bus étaient une priorité, la MDA en est une autre. Nous avons encore beaucoup à faire car il y a de nombreuses personnes qui sont handicapées, alitées sur notre territoire et qui ne connaissent pas forcément leurs droits ». Et de souligner le fait que « Mayotte doit encore faire de nombreux progrès concernant l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap ».
B.J.