Le groupe de santé Clinifutur installé à La Réunion a obtenu de l’ARS OI l’autorisation de s’implanter en 2019. Initialement pensée à Dembéni, la « problématique foncière » a incité à se déporter plus au Sud, à Chirongui, et l’adjoint au maire Youssouf Abdallah, en avait donné les grandes lignes.
Au regard du déficit de la prise en charge de santé à Mayotte, et en attendant le 2ème hôpital à Combani, on en rêve… Le groupe CLINIFUTUR en livre les détails dans un communiqué. L’investissement de 30 millions d’euros porte sur une surface de 8.000m2, intégrant 60 lits répartis entre les services de médecine et de chirurgie.
Le bloc opératoire sera constitué de 4 salles équipées en technologie de pointe et de dernière génération. En chirurgie, la prise en charge se fera en ambulatoire ou en chirurgie de semaine pour les spécialités suivantes : vasculaire, gynécologique, gastro-entérologie, ORL, urologique, digestif, stomatologie, orthopédique, ophtalmologique. Pour l’activité de médecine, un service de médecine polyvalente de 15 lits et un secteur de 5 places de chimiothérapie permettront de traiter les patients de la région Sud. Les médecins pourront bénéficier des avis spécialisés par télé-expertise de leurs confrères du Groupe de Santé CLINIFUTUR de La Réunion : cardiologue, infectiologue, algologue, pneumologue, neurologue.
La clinique hébergera un centre de radiologie et un laboratoire d’analyses médicales. Une pharmacie à usage intérieur sera implantée et sera mutualisée avec les 3 centres de dialyse Maydia.
200 emplois à créer en 5 ans
CLINIFUTUR n’est pas un étranger à Mayotte, pour avoir déjà envoyé des praticiens spécialisés sur des disciplines dépourvues comme la gastro-entérologie, la cardiologie ou l’oncologie, et pour accueillir les EVASAN, puisque 200 sont réalisés en lien avec la clinique Sainte-Clotilde chaque année, en chirurgie carcinologique, fistule artério-veineuse (FAV), radiothérapie, chimiothérapie, cardiologie interventionnelle.
Mais également trois centres de dialyse du groupe sont implantés, à Kaweni, Mamoudzou et à M’Ramadoudou, 36 studios provisoires sont mis à disposition à la Maison d’Accueil de Sainte-Clotilde, « pour les patients mahorais devant suivre des soins au long cours à La Réunion », et des missions de coopérations chirurgicales ont été menées en pleine crise Covid en mai et septembre 2020, « ayant permis de faire bénéficier à 70 mahorais de la pose de fistule artério-veineuse (FAV) sur leur lieu de vie, les vols commerciaux étant suspendus à cette période entre les deux îles La Réunion et Mayotte ».
Concernant les ressources humaines, le groupe prévoit la création de 200 emplois d’ici à 5 ans grâce à cette nouvelle structure, et informe « privilégier autant que possible l’emploi de personnels originaires de Mayotte, ce qui facilitera grandement l’accessibilité des soins auprès de la population en limitant la barrière linguistique. »
Pour apporter la main d’œuvre qualifiée qu’exige l’activité d’un établissement de santé et pour pallier à la carence en compétences locales, les praticiens spécialistes et les infirmiers spécialisés du groupe en particulier des infirmiers anesthésistes et de bloc opératoire, effectueront des missions d’une semaine à tour de rôle. « Au total 40 chirurgiens, anesthésistes, oncologues, spécialistes en médecine générale du groupe sont volontaires pour assurer ses missions. » Ils pourront aussi être mutés à la clinique de Chirongui : « Le groupe espère pouvoir progressivement sédentariser sur place les personnels qualifiés et ainsi diminuer le recours aux missions en provenance de La Réunion ». Des logements équipés sont prévus sur place pour les équipes en mission.
En complément de cette organisation, la clinique bénéficiera de « l’expertise et de l’accompagnement mutualisé depuis La Réunion des structures transversales ». La procédure de certification par la Haute Autorité de Santé, obligatoire pour tout établissement de santé français, sera initiée dès l’ouverture de la clinique.
Les porteurs du projet ont dû revoir le plan de modélisation qui avait été prévu pour Dembéni, « il sera refait », nous indique-t-on. La livraison prévue en 2024 est dépendante de beaucoup de données, avertit le groupe, des « aléas », liés aux « approvisionnements, disponibilité des entreprises, sécurité… »
A.P-L.