Né de la volonté de la commune de donner la parole à sa jeunesse, le conseil municipal jeune de Mamoudzou existe depuis 2016. Imaginé comme un lien pour que les jeunesses du territoire puissent évoquer leurs besoins, les enjeux qui les concernent et leurs problématiques avec la municipalité, le conseil jeune se voyait doté ce week-end de sa nouvelle mandature.
Et l’initiative semble séduire les intéressés. Au total, près de 90 jeunes ont postulé pour devenir conseillers municipaux jeunes. Après une sélection orchestrée par un jury composé d’un élut de la collectivité, d’un partenaire de la ville, de membres du rectorat, de la DRAJES, du CRIJ et de la ligue de l’enseignement, 49 jeunes issus de l’ensemble du territoire communal ont finalement été retenus. 33 filles et 16 garçons, une parité peu respectée qui s’avère le reflet des candidatures.
C’est ainsi que deux listes de jeunes, composées respectivement d’un « maire jeune » et de ses adjoints se sont affrontées dans l’urne, à l’issue du vote des 49 conseillers. Et ce après un discours aux allures de speech de motivation de la part du maire Ambdilwahedou Soumaila, lequel saluait « ce moment qui illustre la démocratie participative ». « C’est une tâche riche qui vous attend » adressait le maire aux futurs jeunes élus, soulignant l’importance de leur mission principale : « de représenter les jeunes de Mamoudzou, l’ensemble des jeunes du territoire communal ». Nous comptons également sur votre imagination, votre bon sens et votre envie de communiquer votre vision de Mamoudou de demain, reprenait M Soumaila, avant d’expliquer que « Le conseil municipal jeune est un exemple de l’engagement de l’équipe municipale afin de développer le plus possible la démocratie participative et la citoyenneté : cette vision est d’autant plus importante que dans les décennies à venir, vous aurez à conduire les affaires de la commune à notre place ».
Et le vice-président du Conseil départemental Salim Mdere de s’engouffrer dans la voie ouverte par le maire du chef-lieu, en déclarant que « cette jeunesse, c’est notre avenir. Et cette jeunesse apprend dès aujourd’hui ce que nous n’avons pas pu apprendre avant d’être élus. Et que nous on apprend dans l’état, et il nous arrive souvent de faire des erreurs ». La relève sera-t-elle assurée en ce cas ?
C’est ce que l’élection de la jeune nouvelle mairesse Annaëlle Moussa semble laisser deviner. S’il faudra probablement attendre pour en savoir plus sur son programme détaillé, la profession de foi de la jeune élue faisait état de la création de « services et activités culturelles qui permettront aux jeunes en manque de repères de se retrouver et de rencontrer de nouvelles personnes ». Mais aussi de la création d’aides pour les personnes âgées afin de préserver la relation interpersonnelle, misant sur la transmission du savoir-faire et du savoir-vivre des aînés. Des premières perspectives encourageantes.
Mathieu Janvier