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France Travail : Malgré l’absence de Thibaut Guilluy, lancement de l’opération « Du stade (de rugby) vers l’emploi »    

Le coup d’envoi de l’opération « Du stade vers l’emploi » qui a déjà propulsé 100 jeunes en insertion lors de la précédente édition, n’a pu être donné par le directeur général de France Travail, son avion étant resté bloqué à Paris. Une centaine de demandeurs d’emploi se sont courageusement élancés sur le stade de Cavani, sous un soleil de plomb

Alors que le rugby français était mondialement couronné ce dimanche à Monaco, avec les titres de meilleur joueur mondial pour Antoine Dupont et meilleur entraineur mondial pour Jérôme Daret à la suite de la médaille d’or du rugby à VII aux JO, le sport prêtait ses valeurs à France Travail (ex-Pôle emploi) Mayotte pour le programme d’insertion, « Du stade vers l’emploi ».

C’est Thibaut Guilluy, Directeur général de France Travail, qui devait donner le coup d’envoi de cette 5ème édition  sur la pelouse du stade-toujours-pas-inauguré de Cavani. Mais Air Austral en a décidé autrement, le problème technique sur le B777 ayant annulé le vol au départ de Paris ce dimanche. « Je vais voir avec son cabinet comment organiser une nouvelle venue sur le département », nous indiquait Christian Saint-Etienne, directeur territorial de France Travail.

Un revers qui a laissé tout le monde sur sa faim, le directeur général devant notamment inaugurer ce mardi l’agence France Travail de Combani, « l’évènement est maintenu », rassure Christian Saint-Etienne.

Un signe fort que cette annonce de la venue du DG national sur un territoire où les prestations sociales sont toujours de moitié du national, notamment sur l’action du jour, puisque l’Allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) y est de 16 euros quand elle se monte à 32 euros en métropole. La notion de convergence étant désormais rattachée à l’aboutissement de la loi Mayotte, après l’avoir été au Plan Mayotte 2025 (c’est demain). Cet écart n’œuvre pas en faveur de l’attractivité du territoire, notamment dans le privé et ses maigres retraites.

« Pas de match nul ! »

Les participants se sont élancés sur le stade de Cavani

C’est donc sans Thibault Guilluy que 100 demandeurs d’emploi, 20 entreprises détenant en main 22 offres d’emploi, relevaient le challenge du Stade vers l’emploi. Comme nous l’avions vu à Koungou, il s’agit pour les recruteurs et les postulants à l’emploi, de se mettre en situation de jeu, à charge pour ces derniers de faire preuve de qualités à même d’être remarquées : de l’audace, de l’entraide, etc.

Parmi les partenaires, le Medef Mayotte, dont la représentante Samira Ait Abdeslam, Responsable des Programmes du pôle formation, vantait les valeurs du sport en général, « la résilience, le dynamisme, la souffrance aussi parfois… un peu les mêmes défis que doivent surmonter les demandeurs d’emploi », et du rugby en particulier, « la générosité, le partage ». Et souhaitait aux uns comme aux autres, « il n’y aura pas de match nul aujourd’hui, soyez dynamiques, marquez votre but pour que tous soient gagnants ! » Le Medef Mayotte qui avait lancé un concept proche d’un tournoi de foot en 2022 dans l’objectif de capter les talents, qui avait permis de créer le club des parents, destiné à accompagner les jeunes lors de leur installation en métropole. « Le contexte d’un climat social apaisé est propice au développement de ces actions », souligne-t-elle.

Une étude d’impact a été faite après les précédentes opérations « Du stade vers l’emploi », rapportait Christian Saint-Etienne : « Sur 350 jeunes accompagnés, 100 sont en insertion. » Il rêvait que les jeunes aillent plus haut : « Le taux de retour vers l’emploi sur les mois qui suivent la formation qualifiante qui était de 20% en 2019, est de 35% aujourd’hui, nous devons tendre vers les 50% du national. »

Toutes les interco au travail 

Christian Saint-Etienne fait le point sur « l’aller vers » les demandeurs d’emploi

Nous l’avons interrogé sur les défis qui restent à relever sur le territoire, notamment de proximité avec les jeunes chômeurs, plusieurs d’entre eux nous ayant signalé la difficulté de joindre les services. « Tout d’abord, nous formons nos agents pour que les rendez-vous avec les conseillers soient plus fluides. Ensuite, il est possible de nous joindre par le biais du numérique, et pour tous ceux qui ont du mal, et on connait l’importance de l’illectronisme à Mayotte, nous avons une permanence dans toutes les Maisons France services, et nous ouvrons des agences de plein exercice dans chaque EPCI ».

Chaque intercommunalité pourra donc compter sur sa propre agence. C’est actuellement le cas pour la CADEMA, celle de Combani sera inaugurée ce mardi, « au Nord et au Sud, nous devons encore finaliser le foncier », et en Petite Terre, c’est fait, « j’ai déjà signé le contrat d’engagement, ce sera livré en 2025 ».

Une convention était signée ce mardi entre France Travail et l’école de la seconde chance, dirigée par Cyril le Floc’h, « c’est une bonne chose, car jusqu’à présent nous ne travaillions qu’avec la Mission locale ».

Pendant ce temps, Gabrielle Kuola, Directrice du Partenariat, de la Transformation et du Développement des compétences, qui organisait la journée, distribuait les dossards aux sportifs du jour sous les yeux d’Eric Landmann, président du Comité territorial de rugby de Mayotte, dont l’accent chantant ne laisse aucun doute sur ses origines de la terre de rugby qu’est Toulouse.

Convention signée avec l’école de la 2ème chance

Parmi les jeunes, de gros écarts de capacité et de formation, mais tous sont persuadés qu’ils trouveront le job rêvé. « Je voudrais être aide à domicile, ou assistante de vie aux familles », nous déclare Soifouoita, qui a quitté l’école en 6ème à Moroni (Grande Comore). Nadjima elle, a déjà travaillé, « j’étais en contrat PEC au collège de Labattoir pendant 7 mois comme technicienne de surface, je suis prête à recommencer. » Quant à Watoinia qui a bouclé son BTS au lycée de Kahani, c’est un poste d’employée commerciale qu’elle vise.

Elles et ils se sont élancés sur la pelouse synthétique du stade de Cavani par 30° à l’ombre. Un des partenaires nous précisait qu’il aurait été impossible d’organiser une telle action avec des températures plus propices de la fin d’après-midi, « le contexte de délinquance ne nous le permet pas, ce sont les jeunes qui en sont les premières victimes. »

De quoi inciter en tout cas à obtenir la prochaine fois un partenariat de Cristaline ou d’Ogiva !

Anne Perzo-Lafond

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